Lis ma vie

Ground Zero

soleil-levant-bretagneQuelques jours avant la mort de mon Papy, je me faisais la réflexion que mon Papa était décédé il y a presque 9 mois et que c’était visiblement le temps qu’il me fallait pour faire ce deuil. C’est drôle comme cette durée de 9 mois est symbolique, pas vrai ?

Après la mort de mon père, j’ai clairement mal encaissé le choc. Si je compare avec le décès de ma Mamie Elise qui m’a attristée mais m’a aussi donné beaucoup de forces, la mort de mon père a été une sorte de lame de fond à laquelle je ne m’attendais pas.

Je me suis mise à fumer cigarette sur cigarette alors que j’étais une fumeuse occasionnelle, je me suis réfugiée dans les écrans (le retour de Candy Crush que j’ai recommencé à zéro et les séries en mode gavage le soir), j’ai mangé très très sucré (coucou le tablier ventral et les épaules rebondies) et je traînais mon vague à lame sans trop savoir quoi en faire.

Je me disais donc, juste avant la mort de mon Papy, que je me remettais, que je parvenais à vivre avec la mort de mon père, que ce n’était plus un truc lourd qui me faisait bourdonner en gris à l’intérieur, que j’avais toujours des trous et un petit cube plein de vide à l’intérieur (ce qui connaissent ce petit cube, sachez que je vous aime). Le fait d’avoir écrit sur le sujet m’avait fait beaucoup de bien, comme si j’avais pu laisser mon gros sac plein de cailloux le long de chemin. Depuis la rentrée, je ne fumais plus que par plaisir, j’avais moins de pulsions sucrées et je parvenais à faire abstraction des histoires d’héritage plus ou moins glauques (existe-t-il des héritages où cela se passe dignement ? Je commence à en douter).

9 mois jours pour jours après la mort de mon Papa, c’est mon Papy qui est mort. 9 mois pile, c’est fou ça, non ? La tristesse a tout de suite été là avec beaucoup de larmes. J’ai pleuré mon Papy mais aussi ma Mamie que je n’avais finalement jamais pleurée et ce qu’il me restait peut-être à pleurer pour mon père. J’ai pleuré des larmes de petite fille qui voit les arbres de sa forêt tomber les uns après les autres sans pouvoir faire quoi que ce soit. Parce que c’est dans l’ordre des choses de perdre ses grands-parents et que même si c’est douloureux d’une douleur sourde et inconnue, c’est dans l’ordre des choses de perdre son papa.

En revenant de l’enterrement de mon Papy, j’ai ressenti une sorte de Ground Zero à l’intérieur de moi. Il y a le souvenir de ces personnes mais on ne voit plus les grandes tours qui se tenaient là il n’y a pas si longtemps. Elles ne sont plus et il faut continuer, sans sombrer. Il faut garder un petit jardin près du coeur où on les visite parfois et il faut leur laisser la porte ouverte pour le moment où ils ont envie de se rappeler à notre bon souvenir. Il faut faire SANS eux mais pourtant avec tout ce qu’ils ont su donner.

J’en suis donc là, à Ground Zero, avec une forte envie de ne pas tout voir en noir, avec une forte envie de tout oser, un peu comme mon Papy Al. Je me suis donné le droit de vivre mon deuil pour mon papa mais profiter du décès de mon Papy pour continuer plus longtemps sur cette voie (qui je vous l’assure est aussi très confortable par certains aspects) me volerait trop de choses.

Mon Ground Zero est là, j’ai tout à reconstruire à cet endroit où ils ne sont plus mais j’ai envie de leur promettre que ce qui en sortira sera grand, grand comme l’amour qu’ils m’ont tous donné.

PS : comme dirait Fleur de Sel : « bon, maintenant ça suffit là, y’a trop de mort autour de toi, il faut que ça s’arrête ! ». Alors les gens autour, merci d’arrêter de mourir, on vous embrasse fort.

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92 commentaires

  1. Répondre doublerose 4 octobre 2016 à 10:57

    J’avoue ne pas savoir quoi dire et je suis nulle pour remonter le moral. Alors juste du love parce que c’est avec ça qu’on reconstruit quelque chose sur Ground Zero <3

  2. Répondre Corinne 4 octobre 2016 à 10:57

    “L’Arbre et la graine” – Benoît Marchon
    de la part de ma petite cousine qui vient de perdre son papa:

    Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent.
    Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ?

    Quelqu’un meurt, et c’est comme un arbre qui tombe.
    Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ?

    Quelqu’un meurt, et c’est comme une porte qui claque.
    Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ?

    Quelqu’un meurt, et c’est comme un silence qui hurle.
    Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?

  3. Répondre cyberbaloo 4 octobre 2016 à 10:57

    Je découvre que maintenant que ton papy Al est parti … Je suis de tout cœur avec toi Marjolaine.
    Ce Ground Zero qui te parait immense en ce moment, mais il s’adoucira avec le temps, parce que les souvenirs sont là, au fond de toi. Tu en parleras à tes enfants, tu auras les photos, et ce Ground Zero il se reconstruira d’une manière différente, de façon à ce que tes enfants aient eux aussi les souvenirs que tu as, que tu partages avec eux, tu construiras de nouveaux souvenirs avec un peu de Papy Al, Mamie Elise, ton papa au fond de toi.
    Gros bisous Marjo.

  4. Répondre lespetitesm 4 octobre 2016 à 11:03

    Comme je te comprends. Le décès de ma mamie m’a donner de la force, mais le départ de mon papi est encore trop douloureux, la fin de mon enfance (ils m’ont élevé) et comme tu dis, tout à recontruire avec leur amour. Surtout à me construire moi je dirais.
    Mille bises, et beau nouveau départ. Tu as des bases solides et de l’amour.
    Je t’embrasse, Marion

  5. Répondre Celia 4 octobre 2016 à 11:05

    Ohhhh..
    Moi j’ai pas le cube, c’est plutôt rond, je dirais que c’est un nuage au niveau du sternum. Vide de ma grand mère maternelle qui n’a connu ni mon amoureux ni mes enfants. Et bordel c’est franchement nul.
    Quand il n’y a plus rien, tu as raison, il faut reconstruire. Avec des pelletés, à plusieurs. Et des fois, ça s’assemble tout seul. Ça devient léger. Et un jour, on se retourne et boum c’est là et C’EST GRAND.
    Des pensées.

    • Répondre Marjoliemaman 4 octobre 2016 à 11:25

      C’est drôle ces images que l’on a. Allons vers la légèreté.

  6. Répondre Bénédicte 4 octobre 2016 à 11:14

    Plein de courage pour cette période difficile, je suis sûre que tu vas faire face et que tu recontruiras sur ton Ground Zero avec brio

  7. Répondre severine 4 octobre 2016 à 11:34


    parce que l’amour et les bonnes ondes sont essentielles

    douces pensées

  8. Répondre Sweet mama 4 octobre 2016 à 11:37

    Des bises et de l’amour pour toi et les tiens …. Parce que je n’aurais pas les mots pour t’aider, alors je donne ce que j’ai de mieux : un peu de mon cœur <3

  9. Répondre Béatrice 4 octobre 2016 à 11:53

    <3
    Des bises …

  10. Répondre AnneClaireBCN 4 octobre 2016 à 11:53

    Ma dernière mamie, et mon tout dernier grand parent d’ailleurs, est partie l’été dernier. Des décès, des gens malades, en 2016, il y a en a beaucoup partout, chez nous et autour de nous. Avec ces morts, les réflexions : un peu, pas trop, parce qu’il faut aussi continuer de vivre, continuer de sourire à la vie, même si en même temps, il faut bien garder à l’esprit que tout est éphémère et qu’il faut donc toujours plus profiter du moment. à 34 ans, j’ai la chance d’avoir mes deux parents et d’en profiter toujours plus car je réalise tous les jours combien ils sont précieux pour moi, pour mes enfants, pour nos vies à construire, à continuer de forger. à 34 ans, une collègue et amie a perdu ses deux parents, son père s’est donné la mort il y a deux ans et demi, sa mère a suivi l’été dernier. Mon amie comprend encore plus certaines choses désormais, comme plus consciente des choses et je ne peux moi-même imaginer l’immense douleur qu’elle doit porter dans une vie nouvelle qui commence car je crois que c’est une nouvelle vie qu’il faut recommencer avec la perte des piliers de ta vie d’avant. Marjolaine, il y aurait beaucoup à parler autour d’un café, posées. Je t’embrasse fort et t’envoie du courage, des ondes positives et de la joie le plus possible pour t’éloigner un peu plus de ce Ground Zero.

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:34

      Oh que j’aimerais me poser et discuter avec toi. On se dit qu’en 2017, après le tour de Houat, on prend vraiment du temps ensemble cette fois ci ? Plein de bises.

  11. Répondre Bene 4 octobre 2016 à 12:14

    Comme c’est juste ce que tu écris et comme c’est bien écrit.
    Je me souviens quand j’ai perdu mon grand-père quelques années après avoir perdu mon perdu mon père, j’ai à nouveau beaucoup repleuré mon père. Pour moi, la période de deuil avait duré pile un an…. mais ce n’est pas linéaire, les moments durs vont et viennent, mais plus le temps passe, moins ils sont durs et plus ils s’espacent.
    C’est beau cet image de construire quelque chose sur ce « ground zero »… et les petits cubes vides, même si ils ne se remplissent jamais complètement, ils se remplissent peu à peu des souvenirs et de l’amour que les personnes qui nous ont quitté nous ont donné.
    Je t’embrasse fort

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:34

      J’aime beaucoup la manière que tu as de voir les choses. Merci de la partager ici.

  12. Répondre MaggieBzh 4 octobre 2016 à 12:14

    Ce ground zéro est sans doute une terre fertile où les gens qui t’ont quittée ont semé des graines de bonheur, de joie, de force, de surprises, de plein de belles choses!
    Des gros gros gros énorme bisous Marjolaine!

  13. Répondre ju 4 octobre 2016 à 12:23

    Ground zero, sur un terrain tellement fertile que c’est l’endroit idéal pour construire quelque chose de beau, de doux et de tellement eux et toi. A TON rythme.
    Tout ira bien.
    (Cela dit, je suis quand même complètement d’accord avec Fleur de Sel. Parce que y en a marre. Bordel.)
    Bisous

  14. Répondre odile 4 octobre 2016 à 12:36

    ça n’est jamais facile de faire le « deuil » il reste les bons moments, les souvenirs, les photos et laisser le temps faire son oeuvre mais je suis d’accord avec ta puce ça suffit faut quand même pas exagérer…..! et puise ta force dans tes amours pour continuer ton chemin gros bisous

  15. Répondre Pmgirl 4 octobre 2016 à 12:45

    Je viens de lire la nouvelle et je suis vraiment désolée… Bon courage… Et toutes mes pensées

  16. Répondre Nadja 4 octobre 2016 à 13:01

    il m’a fallu plus d’un an pour mon frère…
    je commence à peine à redevenir un peu moi
    je ne sais pas si c’est ce que tu appelles le petit cube mais je crois ressentir la même chose
    je t’embrasse tendrement

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:37

      Un frère, ça doit encore être une autre aventure. je t’embrasse fort Nadja.

  17. Répondre Carole29 4 octobre 2016 à 14:12

    Ton témoignage est très émouvant, Voilà dix ans cette année que j’ai perdu mon père,il est décédé le jour de son anniversaire, nous nous étions donné rendez-vous ce jour-là mais…
    Je l’appelle le rendez-vous manqué,tout les 7 Février je pense à ce rendez-vous manqué …
    Plein de courage à toi et aux tiens…

  18. Répondre mademoiselle a 4 octobre 2016 à 14:15

    Comme je te comprends. J’ai perdu mon papa il y a 7mois et ma grand-mere il y a 1mois. Je n’ai pas le temps de calmer un chagrin qu’un autre arrive. D’ailleurs la mort de ma grand-mere je pense que je ne la realise pas tant je suis focalisee sur le depart de mon papa. Et oui par ici aussi on se dit que le mauvaise nouvelles doivent s’arreter surtout avec l’arrivee dans quelques semaines de notre croissant. En tout cas merci pour tes mots et j’aime beaucoup l’idee du ground zero.

  19. Répondre Eulalie 4 octobre 2016 à 14:28

    Je ne sais pas si tu as déjà lu « Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi », de Mathias Malzieu, mais ça fait partie des lectures « de deuil » qui font pleurer mais qui font un bien fou.

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:39

      je ne connais pas celui-ci et j’adore Mathias Malzieu, c’est celui où il parle de la mort de son papa ? Il est dans ma liste des livres à lire il me semble.

  20. Répondre Esther 4 octobre 2016 à 16:04

    Le deuil c’est très déstabilisant je trouve. Parce qu’on est dans des vies où il faut toujours « avancer », encore plus si l’on est d’une nature un peu volontaire et joyeuse. Et face au deuil, on ne peut rien faire…Ca vous reprend par moments, quand on pense que c’est terminé. Je crois qu’on n’a jamais « fait son deuil »: on sort en revanche d’une période très très dure au bout d’un certain temps, ça c’est certain. Je n’ai pas vécu de deuils « dans l’ordre des choses » mais la perte de la petite fille que j’attendais, il y a deux ans, alors je ne sais pas si on peut vraiment comparer, peut-être un peu… Je ne te souhaite pas bon courage, car je trouve que ce ne sont pas des mots qui vont bien ensemble: mais je t’envoie toutes mes pensées.

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:40

      Je ne peux imaginer la douleur de perdre un enfant, je l’ai touchée du doigt et c’était infernal. j’ai déjà vécu des morts qui n’étaient pas dans l’ordre des choses et s’en remettre, si l’on s’en remet vraiment, est un long processus. Des bises.

  21. Répondre Charlotte 4 octobre 2016 à 16:25

    Je te trouve très courageuse, tu traverses tout cela avec tellement de dignité, d’amour pour les tiens et de lucidité.

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:41

      Je crois que plus que tout ça, c’est une sorte d’instinct de survie.

  22. Répondre Annouchka 4 octobre 2016 à 16:55

    Je t’envoie un gros câlin virtuel pour te réconforter <3 (je suis un peu au ground zéro en ce moment aussi, pour une autre raison mais je sais à quel point c'est dur de perdre ses repères familiaux et de continuer à être heureux malgré tout).

    Je t'embrasse !

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:41

      Et moi je te serre fort dans mes bras (dès ce soir même !).

  23. Répondre La tambouille de Bouille 4 octobre 2016 à 17:19

    Je ne sais que dire à part que je comprend, beaucoup trop malheureusement.
    Je t’envoie des milliers de bisous <3

  24. Répondre Mafavicer 4 octobre 2016 à 18:53

    D une Marjo à une autre, un baiser pour te réchauffer le cœur.
    Et puis petit à petit tu vas reconstruire autour de ton ground zéro, j’en suis certaine.

  25. Répondre Pipola 4 octobre 2016 à 19:20

    Des gros bisous, c’est malheureusement tout ce que je peux faire d’ici pour aider! Bon courage pour reconstruire tout ça, et stop en effet ça suffit pour toi pour un bon moment!

  26. Répondre isavoyage 4 octobre 2016 à 20:40

    Je n’arrive pas à avoir de mots. Je pense bien fort à toi.

  27. Répondre jaimebienquandmeme 4 octobre 2016 à 21:52

    Et tu rebondiras, et tu deviendras une tour toi aussi, pour d’autres… c’est l’hhhiiiiistttoire de la vie…. ce cyycle ééééééternellllll……………….. allez, allez, debout la Tour ! ;-)) même si Pise est acceptée pendant le temps qu’il faut par tout être de cœur 😉 Tendrement.

  28. Répondre charlotte 5 octobre 2016 à 07:14

    Comme ton texte me parle! Comme ton petit cube m’est familier..
    À la mort de mon père, j’ai eu l’impression qu’on avait amputé un arbre d’une de ses branches, et qu’il était bien vacillant maintenant.. Avec le temps, plus une thérapie j’arrive la plupart du temps à avoir les racines bien ancrées dans le sol 🙂 et à faire «  »des branches » » j’essaye de prendre tout l’amour qu’on m’offre et d’en faire quelque chose. JE t’embrasse

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:43

      Faisons des branche,s continuons, ça nous réussit ! Bisous doux.

  29. Répondre marjorie 5 octobre 2016 à 09:20

    Fleur de Sel a tout résumé. Et se laisser aller à se sentir triste fait du bien… Lâcher prise. Je n’ai pas tellement de mots (dommage pour une éditrice), mais je vous envoie beaucoup de douceur pour continuer.

  30. Répondre chauba 5 octobre 2016 à 09:37

    Mouac Mouac (euh c le bruit des bisous sur la joue, au cas où ). Des bisous, des calinou41@voila.fr d’amour. Ce sont de très difficiles moments à passer mais le temps fera son travail comme toujours. Courage courage

  31. Répondre Adélaïde 5 octobre 2016 à 10:22

    Cela fait 6 ans aujourd’hui que ma sœur est parti. Je ne comprends que trop bien ce vide… On se reconstruit mais ce n’est pas évident tous les jours. Même après 6 ans. Ce texte m’a beaucoup touché. Il résume tellement bien les sentiments que je peux ressentir. En 10 ans j’ai perdu ma marraine et son mari (a 6 mois d’intervalle) ma grand mère adorée, mon grand père, ma sœur et l’année dernière à la même époque mon autre grand mère. La vie est triste parfois. Ça fait beaucoup de personnes chères a mon cœur que mon fils chéri de 15 mois n’a pas pu rencontrer…
    Des pensées de courage!!

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:45

      La perte d’une soeur doit être un ébranlement total… Merci de ton message en tout cas.

  32. Répondre charlotte 5 octobre 2016 à 11:12

    comme je te comprends… mais rassure toi la vie, les enfants te tirent vers la vie…. avec toujours tes être aimés en toi, avec toi.

  33. Répondre Silène 5 octobre 2016 à 11:18

    Je suis en plein deuil aussi, de ma maman et je ne peux partager que mon expérience.

    Tous les grands arbres sont tombés autour de moi. Mon père quand j’avais 16 ans, mes grands parents dans les années qui ont suivies, et donc ma mère à la veille de mes 35 ans.
    Je suis, tout comme toi, à Ground Zero.

    D’expérience (salope d’expérience, pour le coup), je sais que, chez moi, le deuil dure un an. Il n’est pas fait que de larmes, loin de là ! Je laisse l’être aimé partir, petit à petit. Il se termine quand là première image que j’ai de lui n’est plus la dernière que j’ai vue.
    Pour mon père, c’est fait. Je m’en souviens en moto, en plongée, je me souviens de son sourire, de ses yeux bleus. J’en parle autour de moi, à ceux qui ne l’ont pas connus, parce que tant que je suis là il y est aussi, non ? (mon grand regret ? Il n’aura pas connu mon homme, mon Evidence). J’ai oublié sa voix, et ça me tue quand même un peu.
    Pour maman c’est autre chose, je me le prends encore en pleine tête. Je vois son agonie (le cancer du poumon ? Sérieux c’est une saloperie, j’ai VU ma mère mourir sur des mois). Je suis dans la peur. Peur de perdre sa voix, peur d’oublier son regard sur moi, peur de … Je n’ai plus qu’une petite soeur, je suis le plus vieil arbre de ma forêt. A pas encore 35 ans, y’a pas à dire, c’est terrifiant.

    Alors je ne sais pas… Peut être peut on influencer un peu son deuil, c’est même sans doute souhaitable, on peut ainsi le vivre plus sereinement.
    Mais quoi qu’il en soit, c’est un chemin qu’on ne peut éluder, il faut le parcourir (si ce n’est pas sur le moment, ça reviendra plus tard, c’est du moins l’expérience que j’ai faite avec un de mes grands père). Je pense aussi qu’on peut en ressortir plus fort, plus centré, plus conscient de soi. Etre d’avantage celui que l’on veut être depuis toujours.

    (et pour l’héritage, je fais parti des élus ! Nous ne sommes que deux, il faut dire, et on vient de traverser une tempête ensemble. Ce serait con de se déchirer quand le beau temps semble revenir. Mais d’après ce que j’ai vu, oui, c’est plutôt rare.
    Une des clés, même si c’est difficile, c’est de s’y prendre à l’avance quand on a des enfants. Rendez vous chez le notaire et donation de son vivant ! (et quand on est marié, bien sûr, donner l’usufruit de tous les biens au dernier vivant, ça empêche qu’un enfant, un jour, essaie de demander sa part de bien avant l’heure. C’est affreux de penser comme ça, mais ça arrive plus souvent qu’on ne le croit)
    Maman, clerc de notaire, nous a biberonnées avec de telles histoires)

    Désolée pour le pavée, ton message est entré en résonance en moi.

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:47

      ton message m’a tiré les quelques larmes qu’il me restait cachées quelque part. Merci beaucoup d’avoir laissé ce message très personnel et très beau. Cela me touche beaucoup.

  34. Répondre danslapeaudunefille 5 octobre 2016 à 11:20

    Toutes mes condoléances ma belle Marjo

  35. Répondre Laety19 5 octobre 2016 à 13:59

    Il n’y a pas grand chose à dire à part bon courage. Vous avez l’air d’être sur la bonne voie pour vous sentir mieux… c’est tellement difficile.
    Le petit cube m’a fait sourire me rappelant cette part de vide en moi depuis le décès de mon père, il a déjà 17 ans…
    Bon courage et comme toujours c’est les enfants qui ont raison ^^

  36. Répondre The speculoos mum is a doula 5 octobre 2016 à 14:01

    Je t’envoie plein de douceur et de courage! C’est une belle decision que tu as pris de reconstruire apres ce deuxieme deces, plutot que de sombrer encore… Laisse toi du temps, il y aura des jours plus dur! Meme lorsqu’on se reconstruit et que la construction est forte et belle de toutes les perosnnes qui nous entourent, de tous l’amour qu’on a recu et recoit, il y des petits moments de blues! Mais tu sais que ces moments la ne durent pas, et que tu peux les partager avec les gens qui te lisent ici pour trouver plein de force!

    Toutes mes condoleances pour la perte de ton grand-pere. Ma grand mere est decedee en fevrier et je me suis sentie completement destabilisee a l interieur. C’etait vraiment comme une part de mon enfance qui partait a tout jamais. Elle etait mon dernier grand-parent en vie…

    Bises et joli mercredi

  37. Répondre Anna Moog 5 octobre 2016 à 14:27

    Le temps y fera, mais ces expériences nous changent, c’est sur.. Une tendre pensée pour la traversée…

  38. Répondre sempéa 5 octobre 2016 à 15:11

    Je suis de tout coeur avec toi, car j’ai connu ce ground zéro assez tôt dans ma vie entre mes 19 et mes 29 ans (mon frère puis mon grand-père, puis mon père puis ma grand-mère puis ma soeur) . Bref, j’ai reconstruit une très belle vie sur ce grand désespoir . Ils m’accompagnent chaque jour et je les pleure encore quelquefois (même 20 ans plus tard), mais cela m’a donné la force de prendre de grandes décisions dans ma vie, de ne jamais baisser les bras même quand je commettais des erreurs, le besoin de mériter la chance que j’ai d’être en vie, et le réconfort de me dire qu’ils seraient/qu’ils sont fiers de moi parce que je sais saisir les chances qui me sont offertes.
    Pour les histoires d’héritage, j’ai vu les 2 cas: autant quand tout le monde est d’accord et que la dernière chose dont on a envie c’est de se chamailler pour les sous. Comme les pires des charognards.
    Elle a raison ta fille, ça suffit. Je te souhaite de remonter la pente pour te diriger vers un avenir lumineux, Il y a un temps pour pleurer et puis il y aura un temps pour rire à nouveau. Bon courage à toi sur le chemin.

  39. Répondre Poulette Dodue 5 octobre 2016 à 15:56

    Ton téméraire Papy Al aura laissé (pour moi en tout cas) une jolie trace. je l’imagine en genre de wonder Al sourire ironique te yeux qui pétillent.
    Des pensées pour toi et les tiens.

  40. Répondre Mzellechachou 5 octobre 2016 à 16:05

    Bon courage Marjolaine…
    Si ça peut te rassurer (ou pas) pour l’héritage, ça fait plus de 10 ans que l’on grand père est décédé, c’était galère l’héritage entre mon père et mon oncle, ça fait 4 ans et demi que mon oncle est décédé, maintenant c’est avec mes cousines, résultat l’héritage n’est toujours pas fait…

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:53

      J’ose espérer que cela ne se passe pas toujours comme ça 😉

  41. Répondre ODILE 5 octobre 2016 à 16:51

    Courage Marjorie, essayez de puiser votre force avec l’amour de votre mari et de vos enfants.

  42. Répondre Une parisienne à Vincennes 5 octobre 2016 à 19:58

    ♡♡
    Tu arriveras à reconstruire de belles choses sur ce ground zero

  43. Répondre Marion 6 octobre 2016 à 12:50

    Bonjour Marjoliemaman
    Je me permets juste de vous glisser la référence d’un livre merveilleux sur la mort ou plutôt sur NOS morts et comment vivre avec eux. C’est une vision lumineuse du lien que l’on a avec ceux qu’on aime et qui ne sont plus là.
    « Au bonheur des morts » de Vinciane Despret

    Je vous embrasse
    Marion

  44. Répondre Marilune 6 octobre 2016 à 13:40

    Alors là moi j’arrive avec mes gros sabots et mon retard, en ayant d’abord répondu au joyeux concours de bougies,bon, je me sens un peu minable….Mais tant pis, il faut quand même que je dise que tu es très courageuse, parce qu’on sent bien que malgré le deuil et la tristesse, tu continues, tu t’accroches, tu donnes le change, tu t’occupes de tes enfants, de ta maison, ton mari, tu partages généreusement avec tes lecteurs, tu avances…Tu viens de te relever, et bam, tu reprends un coup….Mais, dans ton malheur ( et il ne faut pas minimiser la perte de nos repères, ce que sont les parents et grandss parents), tu as à tes côtés ton mari et des petites personnes de caractère prêtes à te soutenir de leur amour, parce que tu le vaux bien (oui, ben, je suis influençable), et aussi, même si c’est très virtuel, tes fidèles lecteurs, qui t’envoient, comme moi, plein de bonnes ondes, en retour de toutes celles que tu peux nous envoyer si souvent. Puise encore dans ton courage, il t’en reste, j’en suis sure. Bises sucrées (après tout, ça adoucit le sucre, y’a qu’à voir mes hanches).

    • Répondre Marjoliemaman 6 octobre 2016 à 14:28

      Oh non, surtout, ne te sens pas minable, il n’y a aucune raison. Je n’ai pas envie que le blog soit morose alors je continue effectivement. Le futile, l’humour, tout cela fait tellement de bien ! Merci pour tes mots en tout cas, je prends les bises sucrées.

  45. Répondre MissBrownie 6 octobre 2016 à 15:34

    Chaudoudoux <3

    Ma petite mémé avait tellement peur que ses 3 enfants se déchirent après sa mort à cause de l'héritage (bon il n'y avait pas grand chose) qu'elle avait tout prévu avant.
    Puis pour ma mamie, il me semble que ma mère et ses frères ont réussi à bien s'entendre sur tout pourtant là, c'était un peu plus compliqué.

    Ma mamie vient parfois me rendre visite dans mes rêves. J'aime bien. Ma mémé ne vient pas pour le moment. Je ne sais pas pourquoi. En tout cas, les souvenirs restent bien vivants.

    Douces pensées.

  46. Répondre Anne B. 6 octobre 2016 à 19:21

    Très beau texte, plein d’amour…
    De grosses bises

  47. Répondre Joëlle 6 octobre 2016 à 21:22

    Très difficile cette période. Je te souhaite de tout cœur de réussir à te reconstruire le plus rapidement possible, je suis sûre que tu trouveras une grande force auprès des tiens. De gros bisous chère Marjolaine

  48. Répondre Mana216971 10 octobre 2016 à 14:15

    Ground zero… C’est si vrai..
    Je pensais m’en être sorti de ce point de non retour & puis hier de voir l’émission de Karine LeMarchan qui dit qu’elle est une bonne fée & permet de téléphoner aux morts ou vivants tout me revient en pleine poire..
    Oui juste le temps d’un appel avec mon papa pour voir si tout va bien là haut depuis qu’il est parti en 2004, j’étais jeune j’avais 26 ans, j’avais perdu mon grand père maternelle mon pilier quelques mois plus tôt..
    Pour savoir si près de lui sa petite fille, partie à 3 ans, est avec lui…
    Chez moi les décès vont en double, en 2004 mon grand père puis mon père, en 2009 ma nièce puis ma grand mère..
    Alors oui il faut reconstruire mais que l’édifice est difficile.

    Je vous envoie tout mon courage car malgré notre carapace il faut apprendre à vivre avec ce manque, avec cette douleur, avec ce déchirement..

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