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44 ans et des limites saines

Le 12 octobre dernier, j’ai eu 44 ans. Comme chaque année, j’ai été gâtée plus de raison par ma famille et mes amis, on a célébré ça à maintes reprise et j’ai soufflé 4 fois mes 44 bougies ! J’écris  » comme chaque année », et je me rends compte que l’an passé, j’avais fêté mon anniversaire le soir avec les enfants et ma maman, mais que j’étais tellement fatiguée que je n’avais pas eu envie d’organiser d’apéro avec ma belle-famille ou de soirée avec les copains. Je mesure ainsi le chemin parcouru depuis l’an dernier et je suis aussi fière que soulagée de ne plus en être au même point.

Cependant, ce que je constate, c’est qu’il est hyper facile quand l’énergie revient, de repartir bille en tête comme avant. De vouloir boucher tous les trous qui apparaissent, de penser que si je ne fais pas quelque chose, ça ne sera pas fait, de me penser indispensable dans de trop nombreux domaines.

J’apprends, jour après jour, à poser mes limites. Je réfléchis avant d’accepter une mission, je m’interroge pour savoir si je veux faire telle ou telle chose pour moi ou pour l’image que les autres vont avoir de moi, je me demande quelle part en moi répond à l’appel à ce moment-là.

Alors oui, je présume encore parfois de mes forces, mon élan premier est souvent de me « sacrifier » pour le bien commun (parce que si je fais ça, les gens vont m’aimer plus, non ?), mais moins, beaucoup moins, mille fois moins. Je m’observe et j’apprends de mes travers. J’écoute mon ventre qui se serre, ma gorge qui se noue, les battements de mon coeur qui s’accélèrent et j’ai une très bonne indication de ce qui est OK ou pas.

Récemment, j’ai mobilisé une énergie folle contre le projet de construction d’un immeuble en face de chez moi. J’ai commencé toute seule, j’étais speed, je courais dans tous les sens, je parlais vite de peur de ne pas pouvoir tout dire, je renonçais à travailler sur le V2 de mon nouveau roman… Bref, rien n’était OK ! J’ai vu le mur arriver (haha, l’immeuble va faire 10,20 m !) et j’ai remis les choses en perspective, on a réparti les tâches avec les autres riverains, j’ai reposé des limites saines pour moi parce que je ne suis pas Erin Brocovich – ça me donne d’ailleurs furieusement envie de revoir le film – et qu’en revanche, j’ai un vrai appel de l’écriture qui n’est pas comblé en ce moment.

Je vous écris ces lignes depuis un café lorientais où je vais enfin rouvrir ce document intitulé « ROMAN 2 » et où je bois un chaï latte au soja (parce que mon corps a clairement lui aussi mis la limite : « plus de café au lait sucré »). On m’a dit récemment qu’écrire et être lue, c’était aussi se mettre au service de la communauté. Mon dernier billet et vos retours sur le sujet me l’ont confirmé.

C’est ça pour moi, avoir 44 ans, c’est m’offrir l’espace nécessaire pour être la Marjolaine qui suit son intuition et sa joie. Je serai toujours honorée et heureuse de me mettre au service de la communauté, mais le faire en mode sacrificiel n’aidera personne. Je l’ai toujours su, je l’ai toujours dit, j’ai cependant souvent eu du mal à me l’appliquer.

En soufflant 4 fois mes bougies, j’ai fait 4 fois le même voeu. D’habitude, je les garde pour moi, mais là, ça fait sens de le partager.

Je fais le voeu d’avancer dans cette année le coeur grand ouvert, pour pouvoir être au service de la meilleure manière qui soit pour moi, en écrivant.

PS : la photo n’a rien à voir. C’est juste qu’avec tous les événements qui nous arrivent ces derniers temps (je ne vous raconte pas tout ici car cela implique souvent d’autres personnes), les chatons m’offrent une dose de bonne humeur supplémentaire que j’aime partager avec vous.

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13 commentaires

  1. Répondre Bénédicte 17 octobre 2022 à 10:57

    Han cette photo est vraiment trop choupinette ! 🙂
    Joyeux anniversaire un peu en retard, je te souhaite que ton vœu formulé à cette occasion se réalise

  2. Répondre Cha 17 octobre 2022 à 11:16

    C’est un très beau cadeau que tu te fais, de te respecter dans toutes tes « dimensions » !

    • Répondre Marjolaine 17 octobre 2022 à 20:45

      C’est l’intention, tenir, c’est plus compliqué.

  3. Répondre Muriel 17 octobre 2022 à 12:33

    Merci pour ce beau message
    C’est important de se rappeler que pour aider les autres il faut d’abord aller bien
    Je l’oublie trop souvent moi aussi
    Je vous souhaite de tout cœur que ce vœu se réalise

    • Répondre Marjolaine 17 octobre 2022 à 20:46

      Je le sais, je le comprends, mais j’ai tellement de mal à le mettre en oeuvre.

  4. Répondre Pauline 17 octobre 2022 à 12:51

    Penser à soi avant les autres et l’image que l’on peut donner c’est important, trouver un équilibre ce n’est pas simple mais tu sais maintenant ou sont tes limites. Encore bel anniversaire a toi et pitch 10metre de haut l’immeuble courage pour ce combat.

    • Répondre Marjolaine 17 octobre 2022 à 20:47

      Merci Pauline, c’est un travail à remettre sur le métier chaque instant ç

  5. Répondre Céline / Shalima 17 octobre 2022 à 18:24

    Comme souvent, ton texte me parle et aujourd’hui particulièrement car mon planning explose ! J’oscille entre plaisir de faire plein de chose et cerveau un peu trop en ébullition, c’est chouette mais pas toujours confortable ! Des bisous doux pour cette nouvelle année qui s’annonce très prometteuse !

    • Répondre Marjolaine 17 octobre 2022 à 20:47

      Surtout qu’on a bien fêté ce passage ! Bisous et tranquille quand même, hein ?

  6. Répondre Maud 18 octobre 2022 à 06:06

    Bon anniversaire ma belle Marjo. Le temps passe et je ne me lasse pas de te lire ❤️

  7. Répondre Sosobio 18 octobre 2022 à 09:23

    Bravo ! Je pense que c’est tout un chemin, le chemin d’une vie, poser ses limites, surtout en tant que femme !
    Bisous et bon anniversaire à toi !

  8. Répondre Servir (¡y en rosa!) - Espanol News 18 octobre 2023 à 03:36

    […] un apoyo y el miedo de mi ego a ser devorado. Necesitaba este recordatorio (ya que es notablemente lo que escribí el año pasado) y llegó en el momento […]

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