Blooming

Le mur écaillé

Le plus souvent, j’attends d’avoir traversé une épreuve ou d’y avoir trouvé du sens pour en parler sur le blog. Surtout en ce qui concerne mon équilibre familial. Aujourd’hui, j’ai l’impression que je ne dois pas attendre pour partager et que c’est maintenant que certaines ont besoin de lire ce que je vais écrire. Je le dépose donc ici parce que j’ai vu à quel point cela a résonné fort pour les femmes de mon entourage à qui je me suis confiée. À quel point cela a fait « clic » chez elles et chez moi.

Je suis fatiguée.

Plus que ça. Je suis rincée, éreintée, vidée.

Je suis fatiguée physiquement et psychologiquement. J’ai craqué dans les grandes largeurs il y a 3 semaines. Oh, ça m’arrive souvent de craquer parce que tout est trop, parce que j’ai l’impression que je ne peux plus avancer tant je suis accablée par les choses à faire. Oui, ça m’arrive tous les 6 mois environ, on pourrait dire que c’est cyclique. À chaque fois, je craque, je dis que ça ne va pas, on trouve des solutions pour que ça reste vivable et hop, ça repart.

Là, j’ai senti que c’était plus profond, que c’était le craquage final, celui qui me disait : « si tu te contentes de coller des rustines une fois de plus, tu vas y laisser ta peau ».

La première chose, c’est de savoir pourquoi je suis fatiguée. La liste est tellement longue que je vous l’épargne mais j’ai compris, je crois, les grandes raisons, qui cumulées, me laissent au bout du rouleau. Je n’ai sûrement jamais récupéré de mes trois grossesses et de tout ce qui les as entouré (hospitalisation, prématurité…), même chose pour les cinq ans sans sommeil qui ont suivi la naissance de KA. Notre rythme de vie m’a aussi bien entamée. Moi à la maison à gérer le travail et les enfants avec MMM à Paris la semaine, ça a été un bon mode de fonctionnement pendant des années mais là, on a touché les limites du système. Pour lui, comme pour moi, comme pour les enfants. Il y a aussi le fait que depuis le Covid, nous n’avons eu qu’un week-end en amoureux, ce qui est léger quand on ne se voit pas la semaine (et qu’on s’aime encore après 20 ans). Et puis il y a eu ces dernières années des événements traumatiques qui me sont revenus en mémoire, des choses lourdes à gérer, à digérer et ça, ça prend aussi beaucoup d’énergie. Enfin, il y a mes règles, qui, sans contraception hormonale depuis quelques mois, s’en donnent à coeur joie et me vident littéralement (mais ouf, pas d’anémie à déplorer).

Le dernier confinement a également eu un effet délétère sur moi, ça a été la goutte d’eau ou plutôt la vague sur la tête. Enfin, toute cette année scolaire m’a éprouvée salement, comme s’il fallait que je me noie vraiment pour dire « stop » à toutes les tasses bues avant. Cette année a été une suite de répétitions, un condensé des dernières années : j’organise (oh la la, rien de fou, juste semaine après semaine !), j’ai 1/2 ou 3 enfants qui ne va pas à l’école pour cause de maladie, de Covid, de tempête, de neige… Ou encore : je vais chercher en urgence l’un d’eux à l’école en raison d’un accident (je ne compte même plus les entorses de Petite Gavotte et les appels du collège, mais je vous assure qu’à la fin, je leur demandais de vérifier si mon enfant ne pouvait vraiment pas rentrer en bus). Clairement, il y avait le facteur pas de chance mais aussi, un besoin de contrôle dans mon organisation qui me coûtait finalement beaucoup d’énergie.

Il y a eu toutes ces activités qui changeaient tout le temps d’heure, tous ces rendez-vous annulés, ce couvre-feu à 18h qui ne me laissait de l’espace pour rien à part gérer le boulot qui me rémunère et faire tourner la maison.

Il y avait aussi mon corps qui continuait à me crier : « oh Marjo, c’est super, tu fais du yoga mais moi, ça va pas du tout, je me vide littéralement, je suis claqué de partout, faut faire quelque chose ! ». Quelque chose mais quoi ? L’éczéma de mes paupières s’en est donné à coeur joie (et aucun rendez-vous dermato possible pour les nouveaux patients), mon genou réparé s’est remis à être douloureux, je mangeais bien plus que nécessaire pour me « consoler » de tout ça jusqu’à atteindre le poids que je faisais avant de commencer WW après la naissance de Petite Gavotte.

Après quelques semaines à ce rythme, la simple idée de préparer le repas me filait des angoisses. Faire à manger, encore ? Mais quoi ? Je n’avais plus d’énergie pour rien et la seule chose que j’avais envie de faire, c’était écrire (un roman ou un billet de blog), or je n’avais pas l’espace pour le faire. Ou de coucher les enfants et de m’endormir avant 22h.

Ça a généré une frustration folle. J’en voulais aux enfants d’être tout le temps malades et trop à la maison à me solliciter, j’en voulais à MMM de ne pas être là, je m’en voulais de me laisser m’embourber ainsi et de ne pas avoir la force de rebondir alors que bon, clairement, il n’y avait rien de grave. Tout le monde était en bonne santé, la maison était un peu en bazar à cause des travaux, j’ouvrais plus souvent de la nourriture sous plastique qu’à l’accoutumée mais clairement, il n’y avait rien de grave. Surtout qu’en parallèle, plusieurs femmes de mon entourage (bien trop nombreuses) se démenaient – et le font toujours – contre des cancers.

Si, pourtant, c’était grave. Ce qu’il y avait de grave, c’est que j’aurais pu continuer ainsi en attendant de craquer à nouveau. J’aurais pu continuer à nourrir la colère contre mes enfants (qui, je le sais bien, n’y sont pas pour grand chose et sont vraiment de chouettes gosses) et contre leur père et surtout, contre moi-même. Parce que je ne vous fais pas de dessin mais frustration + colère = culpabilité.

Et ce qu’il y a de fou, c’est que c’est surtout de ne pas avoir l’espace d’écrire/de travailler qui me posait le plus de problème. Et j’ai découvert que je n’étais pas la seule. Parmi mes amies, il y en a plusieurs qui travaillent comme moi à la maison, plutôt dans le domaine artistique et c’est le manque de place pour créer qui nous fait nous éteindre à petit feu. Ne vous méprenez pas, nous avons conscience de la chance que nous avons de travailler à la maison mais le prix à payer est parfois élevé. Ces derniers temps, il nous a fallu mettre en œuvre une énergie folle pour travailler. Ceci explique cela.

Bref, pour résumer, je me suis sentie comme un vieux mur qui s’écaille. Comme si pendant des années, j’avais ajouté une couche de peinture à chaque fois que je craquais de fatigue (je repense à ce billet). Les couches de peinture se sont succédé pour cacher les couches plus profondes, trop abimées pour voir le jour.

Au final, le mur a juste besoin de respirer et il est très beau brut. Alors cette fois, j’ai décidé de ne pas rajouter une couche de peinture. J’ai choisi de dire ouvertement que je n’y arrivais plus ainsi et que c’était une fatigue profonde. Il va falloir gratter toutes les couches de peinture qui se sont superposées sur le mur depuis des années et vous en parler ici, ça fait partie du processus. Être au plus près de la vérité dans ce que j’écris et ne pas faire « comme si ».

Ce qui est très paradoxal, c’est que je vais bien et que je suis heureuse que j’aime ma famille et ma vie, je suis juste très fatiguée et je voudrais simplement que tout ralentisse. Durablement.

Je suis bien entourée par mon mari (et même si ça valse fort dans ces moments-là avec MMM parce que nous ne vivons pas le même quotidien, nous continuons à construire ensemble) et nos familles. Nous faisons en sorte que les choses se calment pour moi, que je puisse retrouver de l’énergie et surtout que je puisse écrire parce que c’est ce dont j’ai besoin. MMM a pu prendre une semaine de congés avant nos vraies vacances et me décharge de tout le quotidien (comme durant le premier confinement). J’ai aussi ralenti le yoga où je ne parvenais plus à me recharger tant mon corps était exsangue. Je fais des pratiques et des méditations plus douces. Je ralentis TOUT. Et puis je dors, énormément. Quand j’ai un coup de barre, je dors. C’est la priorité. J’ai également pris des rendez-vous pour prendre soin de mon corps et de mon esprit. Le simple fait de l’écrire me fait soupirer de soulagement. Les vacances à cinq se profilent. Nous ne partons pas loin, à Groix, mon île adorée, celle où je recharge mes batteries justement et cette perspective me réjouit.

Je vais avoir de longs moments seule cet été pour écrire en ligne droite. Nous avons crée l’espace pour que je le fasse et ça, c’est tellement précieux. Je réfléchis également à travailler autrement, ailleurs peut-être tout simplement, pour que la dynamique à la maison change et que je ne sois plus « la plaque tournante » de la maison. On verra.

Je sais aussi qu’il va falloir mettre le nez dans mon alimentation car je m’épuise à grand coup de sucre (oui, encore lui). Pour le moment, j’observe et j’agirai quand je m’en sentirai capable. Ce cheminement s’annonce long et je ne m’attends pas à retrouver de l’énergie tout de suite. Et pourtant, je me sens déjà tellement reposée d’avoir dit les choses pour amorcer un changement durable. Je ne laisserai plus la machine s’emballer parce que je ne veux plus être une hyène hurlante pour ma famille et parce que je veux profiter de ma vie à sa juste mesure. En ralentissant, je profite aussi du paysage.

La photo ? MMM et moi lors d’une escapade de 24 heures en amoureux dans le Finistère. Après notre soirée parisienne, ça fait déjà deux et notre couple nous dit « merci ».

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60 commentaires

  1. Répondre Nathalie squiban 5 juillet 2021 à 17:44

    Et bien quel courage tu as d’accoucher de tout cela par écrit. J’espère que cela te soulagé. Il est vrai que se sentir le. Plier de la famille est super compliqué. Je l’ai vécu. Malgré des enfants super et un mari présent. Mais les petits deviennent grands et le couple reprend se place. Bon courage

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 17:48

      Merci Nathalie, ça fait partie du processus pour moi. Le dire pour avoir le droit de lâcher un peu.

  2. Répondre Lulu 5 juillet 2021 à 17:46

    Comme toi (et beaucoup d’autres) je suis au bout du rollmops ! Je pense que le premier confinement a été dévastateur et qu’on ne s’en est pas vraiment remis. Mais c’est peut être ça « le monde d’après » : oser se rendre compte de nos failles, de nos fêlures et vouloir les réparer durablement plutôt que de les recouvrir pour faire comme si…
    Perso, je ne dors pas (car Mini a des troubles du sommeil) et je sais pas si je serai reposée un jour, mais j’ai fait la paix avec mes troubles alimentaires (et à moi les repas surimi mayonnaise /bonbons) Comme j’ai intégré ces choses, j’en parle plus ouvertement, sur le blog ou les réseaux sociaux, et finalement, j’ai trouvé comme un cercle (virtuel qui devient réel parfois) de femmes avec qui échanger sur plein de sujets, pour se soutenir mutuellement. C’est le retour de la « TeamHibou en qq sorte, mais en plus grand.
    Moi aussi je travaille à la maison et je suis en pleine formation alors que les vacances scolaires démarrent ( tu admireras mon sens du timing) mais je m’accroche et essaie de me dégager du temps car j’aime ce que je fais et j’ai pour la première fois depuis longtemps des perspectives de progression de carrière.
    Je vous embrasse tous les 5 et te souhaite de douces vacances à Groix ( ça fait une éternité que je n’y suis pas aller )

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 17:51

      Le premier confinement était une période idyllique pour notre famille mais pour le deuxième, je me suis retrouvée seule avec les trois enfants durant trois semaines car j’avais le Covid et pas MMM… ça n’a pas aidé ! Je te souhaite de t’éclater en formation et je ferai une bise à Groix de ta part. Bisous doux.

      • Répondre Silene 7 juillet 2021 à 17:03

        Mille merci Marjo pour ce billet, qui parle à tant d’entre nous.

        Ça me parle, à moi aussi, bien que je n’ai pas l’impression d’être un mur qui s’écaille. J’ai l’impression pour ma part d’être entourée de murs, qui me cernent et m’étouffent.

        Et je tape dedans, et je pleure, et je hurle que j’en ai assez qu’il me FAUT du temps. J’ai le besoin douloureux d’écrire, de m’immerger dans les mots, de construire mon univers.
        Mais on ne m’entends pas…

        Je crois qu’autour de moi tout le monde a pris l’habitude de me voir tenir malgré tout, de me voir prendre sur moi.
        Alors je tape sur mes murs et je hurle interieurement
        (Tout à l’heure j’ai demandé à écrire. J’ai eu 20mn. J’en ris ou j’en pleure ?? On fait quoi en 20 mn, alors que je peux écrire 5 heures d’affilé ?)

        Bref.
        Je vais bien, il n’y a pas de gros soucis dans ma vie, et je sais que je devrai mesurer cette chance. Je le mesure, promis, j’ai eu suffisamment de sales surprises du destin pour savoir savourer.
        D’ordinaire je le fais, juré.

        Mais là…
        Je n’en peu plus de ces murs. Je veux avoir du temps. Du temps pour ranger et vider ma maison (encore des murs qui m’oppressent), et surtout du temps pour créer : écrire, dessiner, peindre, ne plus être là pour personne. Oh bon sang, qu’est ce que je voudrai avoir quelques jours pour moi !

  3. Répondre Marie 5 juillet 2021 à 18:17

    Merci d’avoir posé sur le papier ce que je ressens également. Maman solo de 3, en télétravail avec un boulot intense, je suis au bout de tout. Fatigue intense, colère, culpabilité, le trio gagnant. Le plus dur est de dire « non, stop ». Merci et courage pour ce qui suit…

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:04

      Pensées pour toi. Maman solo, c’est sacrément exigeant, surtout en ce moment. Bisous doux.

  4. Répondre Clarinette13 5 juillet 2021 à 18:22

    Ce mur écaillé…MERCI tu m’as ouvert les yeux sur mon état, c’est exactement cela. Les mots sur les maux.
    Je n’ai jamais tenu de journal mais une petite voix intérieure me pousse à écrire le vécu de ces douloureuses dernières années après la perte de ma maman il y a 2 mois suite à une longue maladie…
    L’impression que cela peut aider à respirer, le dire, l’écrire, pour pouvoir lâcher comme tu dis.
    Bonnes vacances à Groix, au plaisir de te lire.

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:05

      Écoute ta petite voix, elle a souvent raison. De mon côté, ça m’a beaucoup apaisée d’écrire après la mort de mon papa. Je t’embrasse.

  5. Répondre Delphine 5 juillet 2021 à 18:39

    Emue de te lire. Merci de l’avoir partager pour mettre des mots sur les maux… Un peu dans le même état de fatigue. Le premier confinement à été idyllique en ce qui me concerne (je ne devrait pas dire ça !) mais avec les suivants, une fatigue s’est installée. Je tente de faire des petits pas dans l’esprit du Kaizen pour avancer à mon rythme et laisser de la place aux choses que j’aime et que j’ai envie de faire. Et puis je me dis que ce n’est pas forcément au pire moment qu’on craque. Je crois que le fait d’en parler permet d’aller puiser des ressources que nous ne soupçonnons pas.
    Comme toi je culpabilise car il y a vraiment des personnes très malades autour de moi. Mais c’est ainsi. J’essaie de mettre de la distance avec les choses et de me dire que réaliser:s’avouer qu’on va mal et qu’on est fatigué est déjà une manière d’aller vers le mieux.
    Merci à toi pour tes mots. Des pensées et hâte aussi d’aller à Groix…

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:06

      Même parcours ici avec un premier confinement très doux en famille. ça a aussi souligné à quel point on a besoin d’être tous les 5. J’aime cette idée que la parole permet de puiser dans des ressources inconnues, je vais la garder et la faire mienne. Merci pour ça. Pensées vers toi.

  6. Répondre Dorothée 5 juillet 2021 à 19:03

    Quel courage de coucher ces mots que beaucoup ressentons… Merci de nous les confier.
    Ici le poids de la charge mentale ne m’a jamais autant pesé. Je rêve d’enfants en vacances chez papi et mamie pour profiter de moments à deux. Pas faire des choses de folie mais profiter l’un de l’autre, se regarder dans le blanc des yeux pour admirer nos âmes.
    Le confinement m’a mise au ralenti et j’ai l’impression de courir à côté d’un tgv, tout le temps…
    Courage Marjolaine! La verbalisation est bien souvent le déclencheur de solutions

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:07

      Au ralentis, c’est ça. Je ne peux plus faire mille choses à la fois, mon cerveau ne suit plus. Courage à toi et bon repos, si tu le peux.

  7. Répondre Maëlle 5 juillet 2021 à 19:43

    Je lis ce texte avec les larmes qui montent aux yeux. La semaine dernière j’expliquais à ma docteur que ben oui, mais c’est pas moi qui était malade, c’est pas moi qui ai eu les souci, alors j’ai juste encaissé (les émotions, les changements d’organisation, les rendez vous à planifier et les médicaments à aller chercher), et puis, bon, on peut pas non plus être deux a aller mal, donc il fallait que moi j’aille bien. Elle m’a redirigé vers un psy (dois encore prendre le rendez vous mais là au moins j’ai regardé ce que je pouvais faire), et ma dit « ça, c’est le problème de l’éducation des femmes. On apprends toutes à prendre soin des autres, mais on ne sais pas prendre soin de soi ».

    Merci pour le rappel et repose toi autant que besoin

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:09

      Tu as une docteur géniale, c’est tellement important de s’entendre dire ça. Prends bien soin de toi, toi aussi.

  8. Répondre Doublerose 5 juillet 2021 à 19:46

    Mon dieu comme je me retrouve.
    A bout.
    Mon corps me lance des alertes : tendinites, déchirure musculaire, tendinites à nouveau.
    Et moi j’essaie de tenir

    Je suis HS. Je le dis. Mais comme j’ai l’habitude de gérer, tout le monde continue de s’appuyer sur moi.
    Alors j’ai pleurer en lisant ton témoignage. Parce que oui ces deux dernières années scolaires n’ont pas été simples. Pourtant nous avons bien vécu le confinement. Mais les déconfinements sont terribles. Les horaires des activités qui changent chaque semaine, l’organisation à penser au jour le jour. Et moi qui m’adapte. Ça m’a demandé une énergie de dingue, que je n’avais déjà plus.

    Merci pour ton post..ça rappelle qu’on est pas seule

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:22

      Oui, on a du s’adapter sans cesse et ça nécessite beaucoup d’énergie. C’est venu mettre l’accent sur des fatigues bien plus anciennes. J’espère que ton entourage t’entendra. Mille bises.

  9. Répondre Cocci des Bois 5 juillet 2021 à 19:59

    Je ne sais pas comment écrire ce que je ressens après t’avoir lue, alors je vais juste écrire merci pour ce texte, merci de nous laisser le lire, comme le reste du blog. Merci de nous montrer aussi tes fêlures et de ne pas contribuer comme tant d’autres à nous faire croire que c’est parfait chez tout le monde sauf chez nous.

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:27

      Merci à toi et surtout l’important, c’est de ne pas se comparer quand il s’agit des réseaux. Et même quand je partage sur ce genre de sujets, il y a forcément des filtres qui rendent la réalité plus rose (ou plus grise, ça doit dépendre de la personne qui lit) qu’elle n’est.

  10. Répondre Audrey 5 juillet 2021 à 20:01

    Oh oui ca résonne !
    Moi aussi je suis au bout du roll, fatigue cumulée depuis 4 ans, confinement, boulot…
    Les vacances arrivent à point, l’enfant est gardé ailleurs pendant une semaine, les nuits vont être complètes et plus reposantes je l’espère.
    Je reprends le fitness en espérant garde le rythme :jai decide de « m’engager » sur une séance par jour pendant le mois…ça fera au moins brûler les paquets de skitles que je m’enfile au boulot. Je te souhaite un beau ravalement, et j’ai hâte de lire tes écrits !

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:28

      Je te souhaite de belles nuits reposantes (avec le plaisir de s’endormir en sachant que tu ne seras pas réveillée !).

  11. Répondre Delphine 5 juillet 2021 à 20:01

    Je me retrouve dans ce que tu dis sur la créativité…
    Cinq ans que je parle de reconversion professionnelle.
    Cinq ans que je rêve d’écrire, d’une manière ou d’une autre.
    Un an que j’ai ouvert un blog. Sans en finaliser la structure ni commencer à écrire de billets.
    Neuf mois que j’ai suivi une formation de rédaction web. Sans avoir démarché qui que ce soit.
    Au départ, c’était des blocages, puis ils se sont levés progressivement. Mais là, c’est tout simplement pas l’énergie. Un rôle au collège très prenant. Être présente aussi pour les amis, la famille. Répondre aux appels, aux sollicitations, pour ne jamais lâcher personne. Echouer en partie avec certains, évidemment.
    Mes deux loustics, qui sont pourtant très cools et n’ont pour l’instant pas de souci… Mon chéri, bien désolé de me voir me débattre.
    Comme toi, je me sens mal de me plaindre alors qu’objectivement, tout va bien… Mais le fait est là, je dois trouver un cadre pour enfin faire de la place à mes projets créatifs…
    Tout plein de courage et de bonnes ondes à toi !

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:31

      Quand on assure au quotidien sur tous les tableaux, commencer à lâcher certains « pôles » sonne comme une trahison avec certaines culpabilité. J’ai déjà allégé beaucoup ces dernières années, pas assez mais c’est la voie.
      je te souhaite de trouver le chemin de l’écriture qui t’appelle. Et je t’embrasse.

  12. Répondre Virginie 5 juillet 2021 à 20:02

    Bonsoir. Merci d’avoir écrit ce billet. Ces mots, j’aurais pu les écrire dès septembre dernier. Je n’ai pas su ni vu les signaux qui clignotaient. J’ai fait un burn out dont je me relève tout doucement. J’étais vidée, épuisée. Les médecins ont dut que cela sera long. Je prends soin de moi. C’est un mal pour un bien. J’ai compris qu’il était temps que je fasse aussi attention à moi, que je devais ralentir. Les enfants sont plus autonomes et mon mari a toujours pris le relais. J’ai beaucoup de chance car je suis très bien entourée. Je vous souhaite un bel été.

    • Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:32

      L’autonomie des enfants, c’est aussi un sujet à la maison. Prends soin de toi et prends le temps nécessaire pour toi. Bel été à toi aussi.

  13. Répondre Madamezazaofmars 5 juillet 2021 à 20:10

    J’ai ecrit une courte storie sans avoir lu tonn article avant et qui pourtant lui fait tellement écho. Je ne dirai pas que tes mots me rassurent mais ils m’encouragent à peut être en parler autour de moi même si justement en bossant de la maison je suis assez incomprise.
    Alors force à toi et merci mille fois

  14. Répondre Marjolaine 5 juillet 2021 à 20:34

    Je viens d’aller voir ta story. Oui, c’est exactement ça, résumé en quelques lignes. Prends soin de toi ma Zaza. Double ration de piscine et de soleil cet été pour toi.

  15. Répondre Nadia 5 juillet 2021 à 20:35

    Jamais un billet ne m avait autant parlé. Je ne travaille pas à la maison mais je sens bien que je n arrive plus à rien au quotidien . Tout devient compliqué…
    Comme toi je me noie dans les sucreries ( 4 mars rien que pour aujourd’hui).
    Ce billet me fait clairement prendre conscience que ça n ira pas mieux si je ne me fais pas aider.
    Bon courage à toi

  16. Répondre Anne 5 juillet 2021 à 21:08

    Tellement ému par tes mots… Je me sens coupable, depuis des mois, pleine de colère, et j étouffe, j étouffe tellement dans tout , je tente de garder la tête hors de l eau , mais je lutte …
    Merci de me faire me sentir moins seule …

  17. Répondre NABAIS Gaëlle 5 juillet 2021 à 22:10

    « Je suis fatiguée , je n’en peux plus «  voilà les mots que ma famille entend ces dernières semaines. J’avoue que la succession confinement / adaptation distanciel / une demande toujours plus importante au travail fait que mon corps me dit stop… ma résolution depuis vendredi c’est le sommeil… et mes enfants en colo pendant une semaine la semaine prochaine pour avoir du temps pour moi et mon couple… je me rends compte à quel point nous sommes nombreuses à être fatiguées…. bises ma Marjo.

  18. Répondre Sylvie 5 juillet 2021 à 22:56

    Merci pour ce partage, cette faille qui s’agrandit, cette fatigue qui s’installe, je les ressens aussi, presque aussi fort que le besoin de pause.
    Tes mots m’aident à prendre le recul nécessaire. Ils sont salvateurs pour nous, puissent-ils l’être pour toi aussi. Douces pensées.

  19. Répondre Christelle 6 juillet 2021 à 01:30

    Merci pour ce partage.
    Je suis fatiguée aussi… Psychologue et enceinte de notre 2eme enfant, j’ai dû m’arrêter plus tôt que prévu: fatigue compassionelle 🙁 impossible d’aider les autres. J’avais besoin de me recentrer sur moi et ma famille. D’autant plus que nous vivons à l’étranger dans un pays qui prend des mesures drastiques dès qu’un cas de Covid se profile… 2eme été sans pouvoir rentrer et voir nos familles, je n’ai toujours pas pû aller sur la tombe de mon père décédé en mars 2020. Notre pays de résidence est si petit que nous avons la sensation d’être en cage, une cage dorée certes mais une cage dans laquelle on étouffe… Alors je continue à mettre des couches de peinture pour le moment mais j’ai un peu peur quand je pourrais la laisser s’écailler… Merci en tout cas, votre billet me parle tellement ❤️

  20. Répondre Sandrine 6 juillet 2021 à 06:18

    Hello, je me suis retrouvée dans la phrase « je voudrais simplement que tout ralentisse » c’est tellement vrai amener l’un à l’ecole avant 9h00 l’autre à la crèche et moi au travail loin de mon domicile.
    Etrangement je vis les confinement comme des libérations où je n’ai pas tout ces trajets à faire et faire semblant de sourire et devoir dire bonjour car c’est la norme.
    Il va falloir que je me décide a ralentir…

  21. Répondre Chantal 6 juillet 2021 à 06:38

    Prenez soin de vous.

  22. Répondre Anlizd35 6 juillet 2021 à 07:01

    Merci Marjolaine pour la justesse de tes mots. Je partage avec toi un mur écaillé plein de petits trous et de quelques gros. Voilà un an et demi que je ralentis, que j’apprends à me mettre au centre, que je m’autorise à seulement dormir quand je ne peux plus et créer pour MOI quand je peux un peu. Merci pour ces mots qui font écho, pour partager avec nous ton talent de plume authentique qui nous fait sentir unis dans ces moments troublés.

  23. Répondre Sophie - du merveilleux 6 juillet 2021 à 07:17

    Merci pour ta confiance, c’est une ode à la vulnérabilité !
    Tout ce que je lis en ce moment concorde vers cette idée là : le droit et la nécessité de la vulnérabilité.
    Les 15 mois Covid que nous venons de passer ont stoppé net notre fuite en avant dans une routine qui ne laissait pas la place au droit à la fatigue. Nous avons été forcés de nous regarder en face, la fuite n’était plus possible. Ça nous a mis des grosses claques, à beaucoup d’entre nous, mais je bénis cette occasion que nous avons de nous relever, de renaître.
    Je t’envoie tout mon soutien. Bonne mise à nu des briques de ton joli mur !

  24. Répondre angelique 6 juillet 2021 à 07:45

    Merci Merci pour ces mots … Tellement dur depuis le début de cette période qu’on est tous au bout. Une fatigue extrême, un épuisement moral et physique. Vouloir tout mener de front avec 3 enfants et un travail à temps plein et ne pas prendre de temps pour soi ! Mon corps dit stop … Mais je ne prends pas le temps de l’écouter. Merci d’avoir poser ces mots …

  25. Répondre Odile 6 juillet 2021 à 07:48

    Courage à vous, lâchez prise pendant quelques mois. La crise sanitaire n’a rien arrangé, les enfants étant plus souvent à la maison qu’à l’école.

  26. Répondre Carole979 6 juillet 2021 à 08:16

    Merci pour ce témoignage. Moi aussi je me sens au bout du rouleau, vidée et constamment au bord des larmes. Donc merci pour cette sincérité qui est un vrai bol d’air face à l’hypocrisie du « tout va bien, tout est parfait » sur les réseaux sociaux.

  27. Répondre stephanie24 6 juillet 2021 à 08:56

    Hello, et bien j’aime bcp cette image de mur qui s’écaille..
    je crois que cette grosse année sous covid aura amochée bcp de monde.
    Peu importe si on a bien vécu , ou détester les confinemnets, ça a remis en question des choses;
    Je vois des gens qui ont adoré le télétravail et se sont rendus compte que la hiérarchie au finla leur pesait, des gens comme toi qui vivent séparés et qui ont eu l’occasion de se « réunir » et qui se sont sentis « remplis ».
    des gens comme moi qui ont été étouffés par les injonctions , les privations de liberté, la vie en groupe sans solitude, et qui ont été étouffés…
    Bref comme toi je me sens écaillée, j’ai pas récupéré de tout ça, j’ia été épuisée en juin, je me suis sentie abandonnée pdt cette période étrange , pas comprise etc et au final je sais qu’au fond ce n’est pas « les auters » mais bien moi que je dois consoler de tout ça.

    Même si en ce début juillet ça va meiux, je sais que je dois redistribuer les cartes, revoir certaines choses que je pensais indispensables à ma vie et qui au final ce sont révélées peu satisfaisantes en période difficile et d’autres que je jugeais sans intérêt qui ont été des piliers;.
    Perso ces confinemnets et cet enfermement auront sonné le glas de mon amour du virtuel…. contrairement à bcp je me suis rendue compte de la limite de la virtualité.. J’ai envie de clore mes réseaux sociaux, qui m’ont apportée bcp de stress, et je suis le plus souvent possibel à l’extérieur dans la nature, avec les « vrais « gens;

    Bref peu importe notre ressenti, il y a des choses à remettre à plat , alors je te souhaite un beau mur solide pour la rentrée, ou plus tard <3

  28. Répondre Corinne 6 juillet 2021 à 09:32

    Bravo et merci pour ce partage, nous le dire va vous aider à le vivre. ce blog est une merveille. Les vacances à l’horizon et « votre » Groix, vous allez vous reposer et écrire écrire… Vous avez vécu beaucoup de choses cette année, outre le confinement et les maladies des enfants il y a eu la sortie du livre et les dédicaces.. que du bonheur mais aussi du temps, encore du temps. Je vous souhaite un bel été. Corinne

  29. Répondre Fred 6 juillet 2021 à 09:57

    Coucou Marjo! Ça fait des années que je n’ai pas commenté, mais je suis toujours là 🙂 et Aujourd’hui, je viens grossir le flot de celles et ceux qui te rejoignent dans cet aveu de fatigue. Une année scolaire à enseigner avec le Covid plus 3 enfants m’a laminée aussi. Pleurer. Pleurer de fatigue, d’angoisse, de ras le bol, de vulnérabilité et d’impuissance… Tenir le coup parce qu’il faut, mais savoir que le burn-out est vraiment tout juste là, au taquet pour tout foutre en l’air sur un coup de tête. Comme toi, je vois les vacances approcher avec cette sensation d’apnée qui se termine, le souffle attendu. Je prends tous tes conseils, je prends ta vulnérabilité par la main pour m’aider à porter la mienne ♥ Forza à toi et à toutes et tous! F-O-R-Z-A!

  30. Répondre Gwenola K-G 6 juillet 2021 à 11:20

    Merci pour cet article, auquel je pourrais répondre « moi aussi »… Merci de cette vulnérabilité, et de l’accepter pour en faire, à la fin, une force. Je suis depuis bientôt 18 mois la « formation » des Fabuleuses au foyer (et partout ailleurs) de Hélène Bonhomme : une technique par mois à mettre en pratique pour aller mieux/bien, en prenant soin de soi, car quand maman va, tout va. Dire « fuck » à la culpabilité comme le prônent les soeurs Lesage, et profiter de l’instant, respirer… Bref, même si « ce n’est pas si grave » il faut s’écouter pour aller bien, alors bravo de le faire et de nous le partager!

  31. Répondre Elolulu 6 juillet 2021 à 12:24

    Merci pour ces mots et surtout de les partager avec nous. On se sent moins seule en les lisant. Je suis dans une période similaire la fatigue est intense et je me dis plus tard je prendrai du temps pour moi, du temps pour mon couple… Car les tâches s’accumulent et j’ai l’impression d’être un pilier qui ne peut pas « s’écrouler » je veux tout bien faire et du coup j’en fait trop… J’aimerais tellement être d’être débarrassée de cette culpabilité qui me pèse si je n’assure pas pour les miens. J’ai prévu d’y travailler. Je vous souhaite un été ressourçant.

  32. Répondre Florence 6 juillet 2021 à 15:39

    Il est bien normal d’être fatiguée : maman de 3 enfants qui réclament chacun leur part d’attention, un boulot passionnant mais envahissant, un mari présent en pensée mais pas physiquement et puis un roman…l’aventure de ce livre doit aussi laisser des traces (énergie, stress, excitation…) les nerfs lâchent à un moment et c’est bien naturel. Prendre le temps de se relever, lâcher prise pour de vrai, prendre soin de son corps et être patiente (facile à dire) pour enfin se retrouver au clair dans sa tête. Tout cela arrivera pas d’inquiétude vous êtes bien entourée et c’est le pus important. Déjo me fait de mettre des mots sur vos ressentis est un excellent début. Bon courage à vous, passez un bel été. Je n’ai pas encore lu votre livre mais il fait partie de ma liste.

  33. Répondre Julesetmoa 6 juillet 2021 à 16:17

    Je te lis et je lis les commentaires …. comment se fait il que l’on se retrouve tellement dans tes mots ? les effets du covid ? nos vies si chargées ? la place de la femme toujours trop importante dans la famille ? il y aurait tellement à dire. Bon courage à toi, bon courage à nous, pour trouver cet équilibre si difficile

  34. Répondre e-zabel 6 juillet 2021 à 16:32

    Marjo… je me retrouve beaucoup dans tes lignes. Je vais bien, je vais même très bien mais je suis épuisée. Je pourrais dormir toute la journée, alors que je fais de bonnes nuits. Un an que je bosse de chez moi, je ne peux plus voir mon appartement en peinture. Mais pourtant je vais bien, j’ai une agence qui tourne, je suis heureuse. Je suis juste épuisée. Faire à manger : mon pire cauchemar là j’attends les résultats du brevet, on n’a rien prévu à part 1 petite semaine (ouf) de vacances, c’est la 1ere année qu’on n’a RIEN, j’ai pourtant absolument besoin d’air. J’étouffe mais je n’ai plus de force pour aller respirer ailleurs. Ce Covid, ces confinements, ils auront eu ma peau ainsi : plus d’espace, de liberté, j’ai fait l’autruche, et puis je me suis tant inquiétée pour les enfants (ados ici)…. Le souvenir du couvre feu à 18h … bon sang c’était horrible, je n’avais pas eu le temps de sortir au moins 5 minutes dehors de la journée… je rêve de verdure, d’espace, de spa AH AH AH (j’ai aussi pris rendez-vous)
    Je t’embrasse et MERCI

  35. Répondre Emmanuelle 6 juillet 2021 à 17:42

    Merci infiniment pour ces mots qui résonnent si forts en moi. Pile au moment ou j’essaye de me convaincre que cette immense fatigue que je ressens au fond de moi, je dois la mettre sous le tapis tant que je n’aurai pas trouvé un nouveau travail pour la rentrée. J’ai l’impression que le monde va trop vite pour moi en ce moment. J’ai travaillé comme une dingo cette année dans un travail qui ne sera pas reconduit, m’ajustant sans cesse aux changements imposés, tout en m’occupant seule de mes deux filles. J’ai rongé mon frein quant aux interactions sociales, au sport… , et maintenant que le déconfinement est la et que les clignotants sont au vert, je n’ai plus de peps pour en profiter. Je rêve que l’on me fasse à manger, juste une fois…. ^-^Merci pour ces mots qui me montrent l’urgence de ralentir, de m’écouter, avant de me fissurer. D’être mon amie et de prendre soin de moi, en priorité. Tendres pensées pour toi.

  36. Répondre Stéphanie 6 juillet 2021 à 22:04

    J’ai changé de travail le premier jour de fermeture des écoles l’année dernière. Excellente idée que de quitter le public pour aller dans la privé… Finalement, ça s’est bien passé et ça roule bien.
    On a profité du confinement, on a passé du temps ensemble, ce qui nous avait beaucoup manqué.
    Et pourtant.
    Pourtant, y a un mois ou plus je sais plus trop, j’ai craqué. Même pas la force de crier ou quoique ce soit , juste pleurer en râlant. Je m’étais jamais vu comme ça.
    Des « soucis » de couple poussés sous le tapis, de la fatigue, des enfants qui nous sollicitent tout le temps.
    Au final, si quand t’es fatiguée, tu peux pas compter sur ton mari, c’est mal barré. Donc on est allée voir un psy.
    Elle m’a fait découvrir que l’entièreté de mon cerveau était dédié à mes enfants. Tout était timé par rapport à eux, le temps, l’argent, les activités, ce qu’on mange, boit. Mais je le faisais même pas exprès. C’était juste comme ça depuis leur naissance. On fait à leur place parce que sinon ça va assez vite. On n’était plus qu’une mère et un père. Plus de couple. Plus de femme.
    Mais eux, dans les faits, ils demandent rien. Oui il faut répéter 10 fois d’aller se laver les dents, 4 fois de mettre le pyjama, 15 fois de mettre ces foutus masques dans le cartable. Mais pour le reste, ils s’adaptent. Qu’est ce que ça peut faire que tu mettes 2h à te servir un verre d’eau ?
    T’as pas envie de manger ça ? Bah mange pas, tu regretteras. ou pas. T’as pas changé de slip ? Et alors ? Ça va gêner qui à part toi même ?
    Ils sont gentils, bien élevés, marrants, perspicaces. On s’en fout du reste tant qu’ils se couchent pas à 22h.

    Le déclic ? Ils sont allés chez une amie pendant 1 week end entier. J’ai eu l’impression qu’on m’enlevait un voile sur mon cerveau, qu’on m’enlevait un bouchon et que la pression s’evacuait.
    On s’est retrouvé mais comme jamais avec mon mari. On a mangé n’importe quoi, on a fait l’amour n’importe où, on n’avait pas toujours des vêtements et on a fait la sieste.
    Maintenant le vendredi, c’est soirée couple. On fait un truc ensemble : on mate une série, on fait un jeu, on discute on s’en fout. On est enfermé dans notre chambre et puis c’est tout. Et on est pas des mauvais parents pour autant.
    Je profite des voyages professionnels pour lâcher complètement prise par rapport à la maison.
    J’ai l’avantage d’être bien payée donc j’ai pris une femme de ménage et le dimanche, je larve.
    Fini maman qui pense à tout : croquettes du chien, foin du cochon d’Inde, sortir les poubelles. Y a un moment où quelqu’un va y penser parce que les animaux ils vont pas lâcher l’affaire et les poubelles, elles vont déborder.
    Ces vacances vont être placées sous le thème de l’AUTONOMIE. Objectif à la rentrée : on a des enfants autonomes et un mari qui prend sa part de charge mentale.

    Mesdames, écoutez vous par pitié. C’est toujours le corps qui gagne à la fin.

  37. Répondre Ju 7 juillet 2021 à 10:47

    Ca fait du bien de lire tous ces témoignages, merci Marjolaine d’avoir ‘lancé’ ce sujet. Merci pour ton honnêteté et celle de tes lectrices. Cette fatigue, je la connais aussi. Elle est liée à présent chez moi à des crises d’angoisse, et c’est assez handicapant au quotidien par moment. En gros, je ne peux plus ‘tirer sur la corde’: si je ne dors pas assez ou que je travaille trop, c’est crises de spasmophilie, nausées, vertiges… alors que j’ai vraiment réduit mes exigences. Mon corps est à bout. Il dit STOP.
    A cause/Grâce à cet état « physique », j’apprends à prendre les choses les unes après les autres, et finalement les petits soucis se règlent souvent d’eux-mêmes. J’apprends à construire de nouveaux repères, à ne pas me sentir responsable de TOUT, à arrêter d’essayer de tout anticiper pour les autres. Je suis dans un nouveau processus et je retrouve tout petit à petit de l’énergie. Et aussi, je trouve du temps pour créer. Car je te comprends à 1000% sur l’aspect « espace créatif » (je suis éditrice free lance, je bosse aussi à la maison). Ca change tout de « bidouiller » des petits trucs, même quand c’est pas grand chose, et même quand il reste du linge à plier ou des trucs à ranger.
    Je nous souhaite à toutes très bon courage, je me sens encore moins seule (mes amies ayant déjà bien aidé !).

  38. Répondre Maud 7 juillet 2021 à 13:33

    Tu m’as fait pleurer, j’en suis au même point. JE travaille en libéral, j’ai 3 enfants de 6 ans et moins qui ne font pas leur nuit et un futur ex mari qui ne me soutient pas du tout!! Je ne sais même plus par quel bout prendre le problème, et quand je vois mes enfants se disputer en se hurlant dessus, je vois bien quelle dynamique je mets en place en étant dans cet état….

  39. Répondre Bénédicte 7 juillet 2021 à 14:19

    Je crois qu’on est très nombreuses à être fatiguées, que ce soit moralement ou physiquement, depuis le début de la crise sanitaire (de mon côté j’ai réussi à paumer mon trousseau de clés de la maison hier après-midi, impossible de savoir ce que j’en ai fait, no comment… ). J’avoue attendre avec impatience les vacances 🙂

  40. Répondre Chlouwy 7 juillet 2021 à 23:11

    Merci Marjolaine pour ce billet plein de toi, de tes ressentis et de ta vérité. Je craque un peu depuis quelques jours aussi, j’ai appris que je devais arrêter mon congé parental et reprendre le boulot en septembre si je ne voulais pas perdre mon poste, du coup au moment où tout le monde se prépare à partir, moi j’ai la tête pleine de travail à venir ! Enfin, j’adore mon boulot donc je ne me plains pas et c’est chouette, mais c’est si soudain, plus la charge mentale de fou entre l’été à préparer, la future rentrée, les examens médicaux divers je pète un peu beaucoup les plombs !!!

  41. Répondre ODILE MINOUX 8 juillet 2021 à 10:30

    de mettre tout » sur la table » permet de toucher du doigt ou plutôt de mieux cerner ce qui pose souci
    ça n’est pas toujours facile d’y trouver un remède pour améliorer les chose on est tellement dans la routine mais tu es sur la bonne voie
    j’aime la façon que tu as d’exposer pas écrit ce que tu ressens
    l’essentiel est de rester bien souder avec les proches
    bonne vacances à toute les petite tribu bisous

  42. Répondre Charlotte 9 juillet 2021 à 09:11

    C’est un lent travail que d’enlever toutes les couches de peinture. Et encore plus lent et exigeant de ne pas remettre un petit coup d’enduit ou un autre couche par habitude. Il y a des périodes, où c’est nécessaire de camoufler le mur, pour survivre, parce qu’on a pas les ressources, ni l’espace pour faire autrement.
    J’ai longtemps ressenti cette fatigue, et je suis quelqu’un qui doit beaucoup dormir. Parce que sinon je vrille, et je pense que ma batterie interne a été endommagée par les traumas de mon enfance, alors elle ne se charge jamais complètement.

    Je te souhaite de découvrir le joli mur, de te reposer en profondeur. C’est fou, comme lorsqu’on parle d’un problème et qu’on esquisse les solutions, un poids énorme s’envole.
    Je t’embrasse.

    (Je sais pas si mon commentaire ressemble à quelque chose. J’ai du mal à aligner 3 mots sensés en ce moment ^^)

  43. Répondre MissBrownie 9 juillet 2021 à 14:25

    Oh Marjo, je me retrouve tellement dans tes mots… Mais je pense que je vais devoir ajouter une couche de peinture en attendant que les grands volent de leurs propres ailes car même quand je craqué, la réponse n’est pas celle que j’aimerais entendre. En gros c’est toujours à moi de me réorganiser…

  44. Répondre Ysaline 9 juillet 2021 à 16:51

    Bonsoir Marjolaine,
    Je me retrouve tellement dans vos lignes…
    Bon courage… et bel été.

  45. Répondre Pesteusek 15 juillet 2021 à 10:30

    c’est bête à dire mais ton post me rassure…et pourtant j’ai mon homme à la maison en télétravail. Quelque part je ne sais pas si c’est mieux! Moi qui travaille à la maison (à mon compte hein), je me suis retrouvée en mode cuisinière/nounou (ben oui on ne mettait plus les enfants à la garderie ni cantine parce qu’on était à la maison)…bref avec mon homme on s’est un peu perdus tout en vivant H24 à deux.
    moi j’ai un mot qui revient tout le temps : culpabilité. Parce que tout le temps que je passe à faire des trucs logistiques ou les devoirs ou les virées écoles, orthophopho &co je ne les passe pas à bosser voire pire ça m’éloigne de mon envie de bosser. Donc comme je bosse moins, je gagne moins que mon homme donc je me sens obligée d’être encore plus « une femme/maman/menagette parfaite »(pour compenser). Je ne parle même pas d’un quelconque espace pour faire du sport ou aller chez le coiffeur…donc là avec les vacances, les enfants sont chez les grands parents et moi je reprends (enfin j’essaie) ma place de femme active/indépendante…on y croit. Merci pour tout (je te suis depuis tellement d’année:))

  46. Répondre Alinette 24 septembre 2021 à 10:10

    toutes mes pensées et un peu de rab d’énergie pour cette période

  47. Répondre Joëlle 19 janvier 2023 à 14:32

    Mince ce billet m’avait échappé …
    Tu as parfaitement résumé en une phrase « Ce qui est très paradoxal, c’est que je vais bien et que je suis heureuse que j’aime ma famille et ma vie, je suis juste très fatiguée et je voudrais simplement que tout ralentisse. Durablement. » ce que tu as ensuite parfaitement développé dans ce billet et que je ressens également … ras le bol de courir, trop de tout. Je n’ai plus d’énergie, heureusement je suis dans une entreprise où j’ai 3 jours de télétravail voire plus car j’ai la chance d’avoir un manager conciliant et qui me fait confiance surtout; c’est déjà une inquiétude de moins …
    Et toujours beaucoup de mal à remonter la pente de cette énergie, même plus le courage de chercher des locations pour les vacances, flemme de faire et défaire les bagages, organiser 🙁 …
    Je n’ai pas le luxe de m’arrêter quand j’en ressens le besoin mais j’ai ralenti tout ce que je pouvais, j’essaie de moins me prendre la tête et c’est déjà pas mal.
    Merci pour ces mots

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