Blooming

L’histoire de mon premier roman

Je crois que j’aurais pu écrire un roman avec l’histoire de ce livre (Jamais je ne t’oublierai) tant je trouve les ingrédients de sa folle aventure intéressants. Bon, ça sera un billet de blog (ou même plusieurs) et ça sera déjà formidable. Ce qui est certain, c’est qu’il est important pour moi de consigner ici ce parcours et qu’il est tout aussi important de le partager parce que je crois qu’il peut donner confiance à beaucoup.

Prenez un café, un thé ou du popcorn et laissez-moi vous raconter comment mon premier roman a été publié.

Vous imaginez bien que pour pouvoir vous raconter cette histoire, il faut que j’y mette du contexte. Le contexte est très simple : j’ai toujours su qu’un jour, j’écrirai des romans. Toute petite, j’avais cette conviction et cette envie brûlante. Je sais, c’est archi-cliché mais je vous raconte tout, sans fard et sans filtre, même si ça fait soap opera. Ça ne m’a jamais quitté. J’ai écrit plein de petites histoires, de poèmes, de magazines – que je vendais à la criée dans la cuisine à mes parents -et même ma vie (comme peut en témoigner ma douzaine de journaux intimes).

En grandissant, l’envie a toujours été là. Pourtant, quand il a fallu choisir entre Hypokhâgne – ou j’étais acceptée – et une formation de journalisme pour les sportifs de haut-niveau après le Bac, je n’ai pas hésité. Je voulais devenir journaliste et travailler vite.

À 20 ans, je débutais ma carrière de journaliste, j’obtenais ma carte de presse et je volais de mes propres ailes. Je rencontrais des gens, j’écrivais des histoires, j’interviewais des personnages lambdas ou célèbres. J’écrivais des scénarios et je réalisais des courts métrages. Écrire un roman ? Plus tard, oui, certainement.

Moins de 10 ans plus tard, j’ouvrais le blog puis je quittais définitivement la carrière de journaliste après avoir été mise au placard au retour de mon congé maternité. J’avais décidé d’écrire des livres, des guides pratiques sur la maternité et de travailler sur le sujet pour différents sites web et marques. Ça a fonctionné impeccablement. Les clients venaient à moi spontanément via le blog et un éditeur à qui j’ai envoyé un manuscrit aimait ma manière d’écrire et voulait me commander un guide. C’était parti.

Écrire un roman ? Oh vous savez, j’en crève d’envie, j’en parle d’ailleurs ici, mais je n’ai pas le temps avec mes enfants et puis, j’ai horriblement peur. Imaginez que je ne trouve pas d’éditeur, imaginez que j’essaye et que mon texte soit mauvais, comment pourrais-je m’en remettre ? Non, vraiment, il faudrait qu’on vienne me chercher.

Janvier 2016 – Mon père décède. J’ai cette croyance que je tiens ma facilité d’écriture de lui, journaliste et écrivain. Sa mort me sèche sur place. Je n’arrive plus à écrire, je me sens vide. Le flow et l’énergie qui m’habitent quand j’écris ne circulent plus… Je découvre qu’il m’a en partie déshéritée (une histoire qui attend encore son jugement en appel) et je suis furieuse. Je me dis qu’avec cet argent, j’aurais pu cesser mes activités et me concentrer sur l’écriture d’une fiction (ce que je ne pense plus du tout 5 ans plus tard). Alors pour conjurer le sort, je décide de commencer à écrire. Sur lui. Pour lâcher ma colère et mon amertume. Pour qu’il en sorte quelque chose de beau. En mai, avec ma chère Mimi (Mariam S Fareed), nous décidons de nous donner des rendez-vous une ou deux fois par semaine pour écrire. En quelques semaines, j’ai écrit un texte court et intense sur la mort de mon père. Ça n’est pas un roman, c’est plutôt un essai mais je constate qu’il provoque des réactions fortes chez ceux qui le lisent. Je l’envoie mollement à quelques maisons d’édition sans y croire car ce texte ne rentre dans aucune case. Il me donne en tout cas confiance en moi. Un jour, quand j’aurais le déclic, je l’écrirais, ce roman.

Juin 2017 – Je reçois ce mail intitulé « votre roman » d’une éditrice que nous appellerons Estelle : «  Je suis une éditrice bientôt en poste chez XXX éditions, et une fidèle lectrice de votre blog. Au cours de mes lectures, il ne m’a pas échappé que vous étiez en train de/pensiez à rédiger un roman. Bien sûr, je sais aussi que vous travaillez déjà avec une maison d’édition pour vos textes de non-fiction, mais je ne sais pas ce qu’il en est pour la littérature. En tout cas, n’hésitez pas à me contacter si vous cherchez un éditeur, je serais ravie de vous présenter la maison ».

Juillet 2017 – Nous échangeons par téléphone, Estelle est emballée par le pitch du roman. J’attendais que l’on vienne me chercher, c’est fait.

Septembre 2017 – Je commence à poser sur papier le roman qui s’est imposé à moi, sans que je ne sache trop comment. Les personnages ont leur vie propre qu’ils m’imposent. Je me réserve un peu de temps chaque semaine, avec ou sans Mimi. Régulièrement, j’envoie mes avancées à Estelle. À la même époque, débutent des maux de tête invalidants.

Février 2018 – J’arrête tout après avoir écrit une petite moitié du texte. J’ai mal à la tête du matin au soir, je me concentre sur les missions qui me rapportent de l’argent. Je préviens Estelle que je mets le roman en pause.

Août 2018 – Durant notre voyage au Japon, je décide d’interroger l’oracle du temple de Sensoji (« notre » temple, nous habitons juste à côté !) au sujet du roman. Je tire un oracle super positif qui me dit que je dois trouver un guide pour m’accompagner et que cela sera une grande réussite. Le lendemain, nous visitons un autre temple où il y a à nouveau un oracle (avec des marionnettes !). J’en tire un pour moi, il me dit la même chose que celui de la veille en ajoutant que cette personne va me motiver positivement. Reste à trouver qui ! (Pour info, ce  sont les deux seuls oracles que j’ai tirés là-bas).

Septembre 2018 – Je suis enfin opérée du sinus bouché qui cause mon mal de tête. Petit à petit, je récupère. En décembre, je réalise que je n’ai plus du tout mal.

Janvier 2019 – Estelle qui a changé de maison d’édition me relance. Jamais je ne t’oublierai pourrait trouver sa place dans cette maison. J’ai envie de reprendre mais je me sens perdue.

Mars 2019 – Après avoir constaté que je n’y arrivais pas seule, je contacte Olivia pour un coaching. Voilà comment je lui présente les choses : « Je veux terminer et publier mon roman, j’ai tiré deux oracles au Japon, qui m’incitent à me faire accompagner, je t’ai choisie ». À partir de là, tout va très vite. C’est comme si le fait de me positionner clairement face au roman, de dire haut et fort que je veux vraiment le faire donne corps aux choses. Olivia me conseille sur différents plans, aussi bien organisationnels que relationnels et moi, je me créé l’espace pour écrire.

Avril 2019 – Lors d’un passage à Paris, je prends un café avec Estelle. Le courant passe merveilleusement. Je me sens chanceuse d’avoir été contactée par une femme si intelligente et si fine.

Mai 2019 – Je pars deux jours à Groix pour terminer le roman. Enfin, sa première version.

Maintenant, j’ai besoin de l’aide d’un éditeur. Pourtant, je ne me sens pas à l’aise avec la maison d’édition, ça grince de mon côté. C’est une maison reconnue mais ce n’est pas celle que j’imaginais. Bon après tout, j’ai confiance en Estelle et j’ai une chouette entrée dans une maison. C’est un peu comme accoucher dans un hôpital que l’on n’a pas choisi mais où la sage-femme est super chouette et compétente.

Juin 2019 – Je suis en train de faire les courses avec les filles dans Lorient et je reçois un appel d’Estelle : « On va publier ton roman ! Premier semestre 2020 ». Elle est aussi heureuse que moi. Je reçois la proposition commerciale par mail quelques jours plus tard. Financièrement, ça n’est pas mieux que les guides pratiques mais bon sang, j’ai une proposition… Mon roman va être édité dans moins d’un an !

Quelques jours plus tard, je reçois un coup de fil : c’est Estelle, effondrée. Pour une raison X, la maison d’édition retire sa proposition. Je raccroche déçue et en même temps soulagée.

Je le ressens intensément : quelque chose de mieux m’attend.

À suivre…

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55 commentaires

  1. Répondre Carole Nipette 29 avril 2021 à 16:46

    Quel teasing à tous les niveaux ! accoucher dans la douleur et dans la joie 😉

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 18:56

      C’est drôle parce que beaucoup de monde fait cette comparaison avec l’accouchement et pour moi, à part la fin qui me semble interminable, ça ne relève pas du tout du même processus. Mais la douleur et la joie, c’est ça !

    • Répondre Nathalie Hude Squiban 30 avril 2021 à 08:22

      Quel destin j’attends la suite avec impatience

  2. Répondre minoux odile 29 avril 2021 à 16:52

    les montagnes russes que d’émotion ….!

  3. Répondre Pou-pouet 29 avril 2021 à 16:57

    Ahhhhh la mise au placard de la mère post-partum….. rhoooo ce suspense !!!!!! Digne d’alexandriane, et c est un compliment hâte de lire la suite !!! ❤

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 18:57

      Je le prends forcément comme un compliment !

      • Répondre Pou-pouet 29 avril 2021 à 19:41

        Ah ben oui il faut !! Mais tu as ton style à toi ❤

  4. Répondre Sophie fevrier 29 avril 2021 à 17:03

    Je me rappelle quand tu m’avais raconté la 2e partie ce l’histoire mais le décès de ton père, le Japon, je trouve ça très émouvant. Hâte de lire la suite de la genèse !

  5. Répondre Sandra 29 avril 2021 à 17:03

    Ahlala je me souviens très clairement d’une fois ou tu as écrit « j’ai reçu une des plus mauvaises nouvelles professionnelles de ma carrière et je l’ai pris dans sciller ». Je ne sais pas pourquoi j’étais sure que c’était ça mais qu’on allait bientôt avoir de bonnes nouvelles!! Je ne peux pas te dire pourquoi!! Hate d’avoir la suite et encore bravo!! Moi j’attends le livre de pieds fermes!! 😉

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 18:59

      Quelle mémoire, oui c’était bien ça. C’était il y a presque deux ans, comme quoi, mieux vaut être patiente ! Merci pour ton soutien Sandra.

  6. Répondre doublerose 29 avril 2021 à 17:11

    Non mais c’est quoi cette fin?
    Faut que la suite arrivé plus vite que pour l’appendice de kouign amann !

    • Répondre Mamacami 29 avril 2021 à 17:38

      Ce texte donne vraiment envie de découvrir ton roman! Vite, la suite

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 19:00

      Haha, promis je vais essayer (mais ça finit bien, comme l’appendicite !).

  7. Répondre Céline / Shalima 29 avril 2021 à 17:33

    Ohlala, j’ai beau connaître « l’histoire », j’ai des papillons dans le ventre à te lire et j’ai trop hâte que tu écrives la suite !

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 19:00

      Tu as fait plus que la connaître, tu l’as suivie quasi minute par minute ! ^__^

  8. Répondre Charlotte F. 29 avril 2021 à 17:51

    Ce récit est déjà tellement accrocheur, si bien écrit et passionnant… Qu’est ce que sera ce roman ?!! Tellement hâte de me l’offrir ! Bravo Marjolaine et je te souhaite tt le meilleur pr ce 1er roman même si je suis persuadée qu’il sera un succès !

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 19:02

      Il me semble que le roman est assez différent de ce que j’écris ici mais qu’on y retrouve quand même une certaine vision de la vie. J’espère en tout cas qu’il plaira ! Merci.

  9. Répondre Bénédicte 29 avril 2021 à 18:27

    Je trouve ça beau et en même temps un peu triste que ce soit le décès de ton papa qui ait tout déclenché, ça me fait penser à l’image du phénix qui renait de ses cendres. En tout cas je suis si impatiente de le lire que je l’ai précommandé (d’ailleurs à priori ce sera aussi le jour de réouverture des terrasses, c’est un bon signe non ? 🙂

    En tous cas si tu décides de faire un roman de l’histoire de la publication cela promet de nombreux rebondissements !

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2021 à 19:04

      On ne peut pas dire que ça a tout déclenché, ça m’a plutôt réveillée/
      Oh mais oui, c’est vrai que ça tombe en même temps que certains allègements possibles ! Il est parfait à lire en terrasse, ce roman 😉

  10. Répondre Family's LABBE 29 avril 2021 à 19:46

    Oh j’ai trop hâte d’avoir la suite !!!

  11. Répondre Karine H 29 avril 2021 à 19:50

    Merci de ta confiance et de ton partage ici de cette belle aventure. Il me tarde de lire la suite…
    Je suis toujours aussi fan de ta plume !!!

  12. Répondre CéciliAcidulée 29 avril 2021 à 20:48

    Non mais quel teasing de dingue, j’ai hâte de découvrir la suite ! J’étais loin de me douter par quelles étapes tu étais passée pour en arriver jusque là, bravo à toi !

    Des bises,
    Cécilia

    • Répondre Marjoliemaman 4 mai 2021 à 10:55

      Elle est en ligne 😉 Sur le blog je partage des choses mais il y en a beaucoup d’autres que je garde, c’est vraiment u filtre. Plein de bises ma chère Cécilia.

  13. Répondre Poulette Dodue 30 avril 2021 à 07:17

    La suiiiite !!! ??????!!!
    Viiiiiiiiiiiiiite !!!!!!!! (enfin dès que t’as un créneau quoi, alleeeeeeezz !)

    • Répondre Marjoliemaman 4 mai 2021 à 10:55

      Elle est en ligne ! Je l’avais même écrite vendredi mais j’ai oublié de la poster ^__^

  14. Répondre Daniel 30 avril 2021 à 07:38

    Ahhhh mais c est diabolique !!!!! La suite viiiite !!!

  15. Répondre KaMaïa 30 avril 2021 à 09:02

    Aaaah mais ça ne va pas de nous laisser comme ça !?!! Je veux savoir la suiiiite !!!!

  16. Répondre e-zabel 30 avril 2021 à 09:40

    je vais faire comme sur tik tok : « part 2 ??????? »
    parce que bon ! ah ah ah

    • Répondre Marjoliemaman 4 mai 2021 à 10:57

      Je ne suis pas sur Tik Tok donc je n’ai pas la référence ^__^

  17. Répondre Emilie 30 avril 2021 à 09:58

    Quelle aventure!! Hâte de lure la suite et de lire le roman surtout!!!

  18. Répondre Eloelo 30 avril 2021 à 10:44

    C’est fou comme ce post me parle. Moi aussi, j’ai toujours eu envie d’écrire. J’écris depuis toute petite, ma famille dit que je devrais me lancer…j’ai envie d’emmener ma famille au Japon…j’ai aussi perdu mon papa jeune…bref tant de résonances.. Hâte de te lire et de me lancer véritablement.

  19. Répondre MissCoquelicot 30 avril 2021 à 12:33

    la suite, la suite……………… !!! 🙂

  20. Répondre elolulu 30 avril 2021 à 13:50

    C’est émouvant de découvrir l’histoire qui se cache derrière une histoire. Et aussi de voir où mènent les chemins de la vie… J’ose le dire j’ai toujours eu l’envie d’écrire, je le faisais beaucoup adolescente et le temps passe on a mille choses à faire, et parfois une pensée : à mes 30 ans j’écrirai mon roman et les 30 ans sont passés, maintenant ce sera pour mes 40 ans mais ils vont arriver vite et j’ai ces mêmes sentiments je vais être nulle, personne n’aimera l’histoire que j’ai à raconter…
    Alors merci d’avoir partager tout ça avec nous et peut-être qu’un jour le déclic se fera pour moi aussi 😉

    • Répondre Marjoliemaman 4 mai 2021 à 11:01

      Je me dis que je n’aurais sûrement pas écrit le même roman à 20 ou 30 ans et que je suis fière de ce roman de la quarantaine. Continue à te nourrir, à vieillir, à grandir, ça en fera le sel de ton histoire.

  21. Répondre Djahann 30 avril 2021 à 15:00

    Vite, la suite ! C’est chouette de connaitre le cheminement de ce livre.

  22. Répondre MissBrownie 1 mai 2021 à 10:38

    Tu as su lever les barrières qui t’empêchaient d’avancer, Bravo ! Ce n’est pas simple d’y arriver.
    Ce 1er roman va être un succès, j’en suis certaine !

    • Répondre Marjoliemaman 4 mai 2021 à 11:01

      Merci à toi, ça a été un sacré boulot, et pas seulement dans l’écriture !

  23. Répondre Anyo 1 mai 2021 à 10:50

    Il me reste quelques pop corn pour lire la fin du roman de ton roman !
    Quelle histoire !!
    J’aime les histoires que tu racontes et j’ai hâte de lire ton roman !

  24. Répondre petitsruisseauxgrandesrivieres 3 mai 2021 à 21:44

    Suspense de foliiiie ! En tout cas quel signe du destin, toutes ces coïncidences successives ! J’attends la suite !

  25. Répondre Sophie - du merveilleux dans l'ordinaire 4 mai 2021 à 11:45

    Merci de partager avec nous l’envers du décor. Je trouve que c’est toujours intéressant et que ça démystifie un peu ce monde éditorial très fantasmé.
    La réalité pour beaucoup d’auteurs, c’est que c’est long d’aller au bout d’un premier roman, et long de réussir à être publié !
    Mais qu’est-ce que c’est formateur, en fait ! Et ça force à cultiver la confiance, je trouve ça si beau !

  26. Répondre Stagiairedemarjo 11 mai 2021 à 17:34

    L’art du teaser Ça promet !

    • Répondre Marjoliemaman 11 mai 2021 à 18:04

      Bisous toi. Arrête, avec ton pseudo, c’est moi ta stagiaire !

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