Blooming

Tout doucement

Je ne sais pas comment vous dire à quel point j’ai été touchée par vos confidences et votre soutien après le dernier billet. La force de la parole, quand elle est écoutée et reçue, est tout simplement phénoménale. Sachez que j’ai entendu vos pleurs et votre détresse, votre fatigue immense en miroir de la mienne. Et c’est bien au-delà de nous. Je caresse l’idée que nous prenions soins de nous toutes ensemble, à notre rythme et que la guérison soit collective.

De mon côté, comme je vous le disais, je ralentis tout. J’épure, j’enlève ce qui n’est pas important, je me dépouille. Couche après couche, je gratte la peinture écaillée. Il y a un paquet de couches superposées les unes aux autres, ça prendra du temps et c’est OK.

Je sais que ces mots sont jolis mais peu explicites, alors j’ai envie d’être très concrète ici et de partager aussi le chemin que j’emprunte. Peut-être que certaines choses vous parleront et vous inspireront, peut-être pas, en tout cas, j’ai aussi envie de vous entendre me raconter comment vous ralentissez et si vous y parvenez.

Le sommeil – Je dors. Ça c’est le truc number one. J’ai des coups de barre alors je me couche et je m’endors instantanément pour un cycle. le soir aussi je m’endors comme une masse. Je n’ai jamais eu de souci d’endormissement et ça c’est un vrai plus.

Le yoga kundalini – Je pratique tous les jours mais de manière moins physique. Ça reviendra, je le sens, mais pour le moment, mon corps a besoin de repos. Je suis actuellement à plus de la moitié d’une méditation de 120 jours et je crois que je lui dois beaucoup de la transformation profonde qui s’opère. C’est le grattoir qui me permet de m’attaquer aux couches de peinture. Pendant 22 jours mes enseignants nous demandent de précéder la méditation d’un travail dynamique sur le psoas et les hanches, durant une vingtaine de minutes. À mon grand étonnement, ce travail pourtant intense passe crème (oui, même les 90 secondes de plateforme). Je pratique aussi une courte méditation le soir avant de m’endormir pour préparer le module de niveau 2 que je vais faire en août. Le petit plus, je médite en même temps que MMM, c’est un beau soutien.

La santé mentale – J’ai eu la très grande chance de trouver une psychologue qui me reçoive rapidement. J’avais arrêté un travail en cours il y a de nombreuses années et je crois qu c’est le moment de remettre les mains dans la cambouis, pour m’aider à « processer » un paquet de trucs. Là aussi, ça prendra du temps mais c’est OK, je ne suis pas, je ne suis plus, pressée.

Le bien être – J’ai enfin utilisé le bon pour un massage ayurvédique offert par Mamyvonne pour mon anniversaire (en octobre, hum) et ce massage d’1h15 a été un pur délice, une détente extrêmement profonde (je vous conseille l’institut Les Pieds dans l’eau, à Lorient). Et puis j’ai pris rendez-vous avec ma kiné chérie qui pratique aussi l’acupuncture. J’ai senti ma batterie qui se rechargeait pendant que les aiguilles faisaient leur boulot. Je fais attention à ne pas me laisser embarquer par l’énergie qui s’ensuit parce que je sais très bien que si je repars top fort, je retomberais vite à genoux de fatigue. Je vais me chouchouter et ça passe par le soin de mon corps. pour couronner le tout, MMM a fait une belle initiation au toucher avec la merveilleuse Gwenn Libouban et nous bénéficions tous de ses mains magiques. Le bonheur à domicile.

Le travail – Je vais où mon coeur me porte. J’ai envie d’écrire sur le blog, j’écris sur le blog. Je pense à telle personne avec qui j’ai travaillé, je l’appelle. Et surtout, j’ai l’espace pour travailler sur le texte qui toque si fort à ma porte.

L’autonomie des enfants – Ils le sont pour beaucoup de choses mais je sais que je suis leur premier réflexe (qui peut les blâmer, je suis tout le temps à la maison, comme en libre-service !). Alors on déconstruit ça. Je travaille dans un bureau avec une porte qui ferme, je peux m’isoler tout en étant là. Et en ce moment, je profite de la présence de MMM pour ne pas être indispensable.

L’alimentation – Dans la cadre de la méditation de 20 jours, mes enseignants nous invitent à observer durant 22 jours notre rapport à l’alimentation. C’est passionnant et aussi effrayent en ce qui me concerne. J’étais dans un cercle vicieux et, c’est tout frais, mais je parviens à sortir un doigt de pied de l’engrenage, enfin, j’ai l’impression. Mardi ma kiné m’a parlé de ses petits déjeuners salés et de la manière dont ça avait changé son quotidien. J’ai entendu mille fois les bienfaits du petit déj salé, mille fois je me suis dit que j’essaierai, sans jamais passer le cap. Ça ne me disait rien. Allez savoir pourquoi, là, ça a eut un impact. J’ai testé hier, puis ce matin et sans pouvoir l’expliquer, je sens que c’est un changement qui va s’installer dans le temps (et ça aussi, ça va dans le sens des transformations induites par la méditation de 120 jours). J’ai aussi complètement arrêté le café que je buvais en latte, sucré si possible (en lisant ça, toutes les naturopathes sont en PLS). Clairement, je rêve de mettre le nez dans une tasse et me faire une moustache de lait mais je sens que mon foie me remercie de ne pas le faire.

Déconnecter – J’ai déjà bien levé le pied sur les réseaux sociaux et mon téléphone mais ça reste une sorte de doudou que je consulte trop souvent et qui prend de la place (comme le sucre). J’ai envie de mettre autre chose à cette place alors il va falloir créer l’espace et faire du vide. Une couche de plus à gratter.

La nature – La météo et mes siestes ne m’ont pas beaucoup aidée mais je compte sur nos vacances à Groix pour renouer avec l’extérieur durablement même si je suis déjà bien en chemin.

– La vie sociale – Je ne me sens obligée de rien. Les gens qui m’aiment savent que l’on s’appellera ou que l’on se verra quand ça sera le moment et que mon silence n’est pas de la distance, juste de l’espace.

Je précise que j’ai déjà beaucoup ralentis ces dernières années, autant qu’il était possible à chaque opportunité. Mais pas assez. Alors, chaque chose en son temps, à mon rythme parce que plus je prendrai mon temps, plus ma guérison sera profonde.

Prenez soin de vous.

 

La photo est un souvenir des bains celtiques de la Ferme du Vent au mois de février. Un havre de paix et de douceur.

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9 commentaires

  1. Répondre Doublerose 8 juillet 2021 à 14:46

    Prends soin de toi.
    J’ai beaucoup entendu cette phrase ces dernières années.
    Et puis j’ai pleuré à la lecture de son dernier post. Je l’y retrouvais tellement.
    En même temps ce n’était pas les 1ere larmes de fatigue, le nombre de journalistes qui m’ont appelé pour me demander de l’interviewer sur le burn out parental ou la charge mentale en lisant mon blog en sont des preuves. Mais à chaque fois je me demandais pourquoi il lisait cela en me lisant.
    Mais je suis au bout du chemin,soit j’en créé un nouveau , soit j’entre dans une forêt trop épineuse pour moi
    Alors lundi j’ai enfin accepté l’arrêt maladie proposé par mon médecin.
    Retour en septembre. Pour un renouveau
    En attendant je repose ce corps et ce cerveau à plat.

  2. Répondre Elisabeth 8 juillet 2021 à 16:22

    Comme ca me parle! Merci de mettre des mots sur cet epuisement et de partager tes pistes. Ici j’essaye regulierement de reflechir a ce qui m’importe vraiment et je le rentre dans mon emploi du temps au meme titre que le travail (sport, theatre). A cote de ca j’essaye s’evacuer ce qui est moins important. Je ne dis plus oui a tout. J’ose demander si ma presence est vraiment necessaire. Mais ca ne suffit pas, il y a toujours des urgences qui pointent, des agendas qui se remplissent, le taxi avec les enfants, leur petite vie sociale completement dependante de moi encore, bref, le quotidien. C’est comme un tourbillon qui reprend des qu’on baisse la garde. Mon vrai bonheur depuis quelques mois: j’eteins completement mon telephone pendant 24h une fois par semaine. J’ai appris (long processus, la dependance est terrible!) que mon repos mental valait largement les petites choses que je manque ici et la. Le monde ne s’arrete pas de tourner. Et je realise meme que ca lui est plus ou moins egal 😉 alors je tourbillonne dans tous les sens malgre mes resolutions la semaine et le week end c’est slow slow. Et depuis le corona je bosse de la maison et je fais des mini siestes de 20-30 mn des que l’envie s’en fait sentir. Encore une fois le reste du monde attend et n s’ecroule pas (du tout);-) encore merci de mettre des mots sur ca, ca fait du bien!

  3. Répondre little 8 juillet 2021 à 17:37

    Moi aussi ton précédent billet m’a beaucoup parlé… les mini-burn-out réguliers je connais aussi, j’ai utilisé l’opportunité à chaque fois pour réajuster les pendules, et pourtant, gros craquage pour moi aussi il y a 2-3 mois… ces confinements à répétition ont eu raison de mes capacités d’adaptation. Alors comme toi je ralentis encore plus. J’ai réduit le boulot au minimum, je me dégage du temps pour les activités qui me ressourcent, je lâche régulièrement les enfants à mon mari aux moments-clé de la journée où je (et il) me croyais(t) indispensable, bref, je me fais de la place pour MOI. Je vais régulièrement voir mon ostéo pour libérer les tensions physiques générées par les couches de tensions psychiques accumulées ces derniers mois. je fais des micro-siestes/relaxations de 10-15-20 min qui m’énergisent énormément, j’utilise un matelas d’acupression pour retrouver chez moi les bénéfices de l’acupuncture dès que j’en ressens le besoin (c’est de la balle ce truc, ca ressemble à un tapis de fakir et ca fait un sacré effet niveau détente), je fais du yoga et de la méditaion dèS que j’en ai besoin (hatha-yoga pour moi), j’ai choisi des livres-doudou qui font du bien pour le soir (Ito Ogawa, une japonaise, des perles de bien-être ses romans !), je prends le temps chaque soir d’écrire la liste des choses pour lesquelles je suis reconnaissante pour le journée qui vient de s’écouler. J’en trouve une bonne dizaine à chaque fois et ca fait du bien au moral ! Niveau alimentation j’ai la chance d’avoir pu m’éloigner de la malbouffe bien comme il faut ces derniers mois et je crois que ca joue beaucoup aussi. Quasi pas de sucre, zéro café et quasi pas d’alcool, que des salades, des légumes frais, de la bonne viande, du quinoa et de bons fruits bien frais et juteux.
    Merci d’avoir partagé tout cela et
    prends bien soin de toi !

  4. Répondre Clarinette13 8 juillet 2021 à 19:59

    Merci de partager ce que tu fais de « concret » , des idées à puiser et qui réconfortent , j’en applique déjà certaines. Bien pensé à toi aujourd’hui, un moment de détente chez une esthéticienne magnétiseuse qui a senti beaucoup de choses. Tout doucement comme tu dis, le corps parle. Ralentir quand ce n’est pas une habitude , ce n’est vraiment pas simple, on ne se reconnait pas . Cela me fait du bien de te lire ( depuis longtemps!), même si les larmes coulent et même si nous nous ne connaissons pas.
    Reposons nous!

  5. Répondre Béatrice 9 juillet 2021 à 08:02

    Même si je ne « travaille plus » depuis presque 1 an (hum … mais, oui, c’est un super énorme poids en moins d’avoir quitté l’Educ Nat), j’ai encore plein de fatigue et de « trucs » accumulés, et je rêve des quelques jours de « rien », seule chez moi, qui arrivent 😉
    Merci pour tes mots.
    Bises !

  6. Répondre Bénédicte 9 juillet 2021 à 08:41

    Ralentir et réfléchir pour mieux repartir, ça semble un excellent programme :-). Perso j’ai encore du mal à ralentir la cadence, mais j’ai quand même franchi un pas important pour moi, je ne me force plus à faire des choses pour faire plaisir aux autres si je n’en ai pas envie, et tant pis si cela ne plait pas. Pareil pour les écrans je me force à les éteindre le soir et je me remets à lire à la place, la qualité de mon sommeil s’en ressent.
    Prends soin de toi et bon repos:-)

  7. Répondre madamezazaofmars 9 juillet 2021 à 12:41

    Je me laisse Juillet après avoir lu tes mots pour  » me remettre a niveau », profiter du soleil, de la nature, lire ton livre, et me retrouver tout simplement, parce que je me suis perdue sans le voir venir. Je t’embrasse

  8. Répondre Paola44 12 juillet 2021 à 14:37

    Pour le moral, je n’ai pas de tuyaux, je ne peux me soustraire à l’obligation d’accompagner un conjoint âgé et de plus en plus pénible, ça me mine. Pour l’alimentation, tout a changé pour moi quand j’ai commencé à prendre une grosse salade de fruits frais au petit déjeuner, et du thé, et c’est tout. Je me régale et je tiens sans problème jusqu’à midi. Je n’ai rien changé d’autre, juste diminué légèrement les quantités sur l’assiette midi et soir, pour constater que je n’avais plus faim une fois l’assiette vide. J’ai retrouvé et conservé mon poids normal sans difficulté, je recommande! Je suis tentée par un régime crudivore, mais question organisation c’est trop compliqué en ce moment. Merci pour votre blog!

  9. Répondre Florence 29 juillet 2021 à 14:45

    Ouhlala que ca remue ! J’ai fait un burn out en 2018 (celui qui donne envie de tout quitter : enfants, mari, travail et me faisait pleurer à chaudes larmes dès qu’on m’adressait la parole).

    Première réflexion : prendre le temps d’un arrêt de travail long (15 jours n’est pas assez même quand on croit que ca va mieux).

    Deuxième réflexion : se faire aider pour la tête (psy) et le corps (sophrologie et médecines douces)

    Troisième réflexion : lister tous les blocages en famille et trouver une alternative pour chacun (plus facile à dire qu’à faire)

    Quatrième réflexion : Trouver ce qui nous fait du bien et miser dessus. Etre égoïste et faire passer ce besoin en premier.

    Il n’y a pas de recette miracle parce que c’est propre à chacun, les expériences des autres et leurs solutions ne sont pas forcément ce dont on a besoin (j’ai pour ma part décider que si mon travail de salarié me permettait de payer mes factures, je pouvais réduire mon temps de travail et faire ce que j’avais vraiment envie le reste du temps : je suis passée artiste peintre professionnelle et je finalise des travaux dans mon atelier en ville ! J’ai plus un rond mais je suis tellement heureuse de cette décision !!! ) …

    Dernier point pour celle qui ont besoin de sommeil mais des enfants demandant beaucoup : je partage juste mon expérience parce que j’avais besoin d’une solution miracle avec mon fils et elle n’est jamais venue toute seule :p Nous faisions du cododo parce qu’il avait un fort besoin de ma présence. Cododo pendant presque 5 ans, éviction du père du lit … Bref la cata (sans compter les avis des uns et des autres qui ont certainement contribuer à ce que je m’enfonce). J’ai trouvé la solution avec la boîte de méditation « My Morphée » et un calendrier à rebours (celui qui vous fait cocher les croix jusqu’à un évènement précis. En l’occurrence, le dodo tout seul dans son lit dans sa chambre le jour de ses 5 ans). Bon mon fils est grand donc il a compris ce que j’attendais de lui. Et ca a marché. Il ne dort plus dans mon lit, je dors des nuits entières sans être dérangée. Peut-être que ca marchera chez vous ou pas, mais je voulais vous partager mon expérience … (pas : j’ai pas d’action chez eux hein :p c’est juste que j’étais incapable de trouver des solutions et que celle-ci, contre toute attente a fonctionné).

    Marjo, je te souhaite d’aller mieux et t’envoie plein d’ondes positives …
    Florence.

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