Grossesse

En liberté…

Redimensionnement-de-2e-ann-e_0156.jpgC’est un sentiment étrange que je ressens depuis quelques jours. Je me sens en liberté. Dans le sens où je peux aller et venir comme bon me semble (enfin, tout est relatif avec des enfants de 4 ans et 2 ans et demi, nous sommes d’accord).

J’en suis à 27 SA demain, pas encore 6 mois. C’est à ce terme que j’ai commencé à devenir sérieusement jaune lors de la grossesse de Fleur de Sel. C’est à ce terme que l’on m’a « enfermée » alors forcément, en ce moment, j’y pense à nouveau. J’étais jaune fluo, mon pipi brillait dans le noir (je n’ai pas vérifié mais j’en suis presque certaine) et mes résultats hépatiques faisent tourner de l’oeil ceux qui jetaient un coup d’oeil justement à mon dossier médical. Il fallait effectivement faire quelque chose pour moi et ne pas me laisser dans la nature, c’est évident. Pourtant, quand je parle de cette période, c’est l’enfermement qui reste. Certes, c’était très long de rester sans diagnostique, certes on se posait mille questions et le quotidien était dur à gérer mais dont je me souviens maintenant, c’est ce sentiment d’être une prisonnière consentante à l’hôpital.

J’ai passé 7 semaines à attendre entre les 4 murs d’une chambre. A espérer un diagnostique. A en recevoir une demi-douzaine de différents. A donner des litrons de sang à analyser. A faire 1 à 3 monitorings par jour. A attendre impatiemment la visite quotidienne de MMM. Oui, MMM était le seul autorisé à venir me voir, grippe A oblige. Je réussissais à m’éclipser une ou deux fois dans la semaine pour rejoindre mon tout petit Kouign Amann de 19-20 mois pour un goûter à la cafet ou un tour dans le jardin de l’hôpital. Pendant ces instants, j’avais l’impression d’être une fugitive et j’aurais pu jurer que des sirènes allaient se mettre à hurler si je passais les grilles de l’Hôpital des Clefs. C’est devenu encore plus compliqué les 3 dernières semaines où je n’avais plus le droit de me lever…

DSCF8111

DSCF8101

hopitaldesclefs

Alors voilà, mon cerveau ne peut s’empêcher de comparer. Je surveille la couleur de ma peau, je scrute mon pipi (oui, vous saurez tout), je suis à l’écoute de mon corps et tout va bien. Merveilleusement bien. Je me sens en liberté mais cette liberté a la goût de ces bonbons que l’on vole à la boulagerie quand on est enfant (enfin, j’imagine car je n’ai jamais rien réussi à voler de ma vie…). J’ai l’impression de faire l’école buissonnière et surtout, je profite dès que je peux de cette grossesse non pathologique. J’ai le droit de marcher, j’ai le droit de conduire, j’ai le droit de rester au sein de ma famille, j’ai le droit de penser que je vais accoucher à terme, j’ai le droit d’être frivole, de faire des photos de mon ventre qui pousse sans me demander si ce n’est pas la dernière… Bref, j’ai le droit de respirer à pleins poumons et de penser que tout ira bien même si, plus le terme se rapproche, plus la menace d’une récidive plane. Pour le moment, il me suffit de balayer cette hypothèse d’un battement de cils et cela suffit à me rassurer.

PS: il y a également plein de jolis souvenirs qui datent de cette période. Les visites de MMM justement, les petits plats préparés par Mamily pour que je ne meurs pas de faim, les nombreux courriers et cadeaux reçus, la solidarité des blogueuses et des lecteurs, les coups de fil de la famille et des amis, la grande humanité de mon équipe médicale… Je n’ai pas été à plaindre, j’en suis bien consciente.

PS 2 : j’avais pris quelques photos lors de mon séjour à l’hôpital… Etrangement, j’ai abimé la carte mémoire et il ne m’en reste que quelques unes prises avec mon téléphone ou sauvegargées par MMM, celles que vous voyez ci-dessus. Acte manqué ?

Rendez-vous sur Hellocoton !

Article précédent Article suivant

Vous aimerez aussi