Lis ma vie

Lettre à mon Kouign Amann

Mon fils d’amour,
Cela fait presque 6 semaines que ton quotidien est bouleversé. 6 semaines que je ne suis pas près de toi comme je l’a toujours été.
Tu as eu 20 mois puis 21 mois, sans moi.
Tu t’es mis à faire des phrases avec presque tout ce qu’il fallait dedans sans que je sois là pour te les souffler.
Tu as appris à raconter les histoires en détaillant tout ce que tu vois sur les livres et je ne suis pas avec toi pour te faire remarquer le lapin que tu as oublié, juste là, dans le coin de la page.
Tu as découvert la neige hier avec ton papa. Tu n’as pas aimé du tout du tout. Ça t’a fait hurler et je n’étais pas là pour te taquiner en te disant « tu vois, fallait écouter papa et mettre tes gants ».
Tu as toujours aussi peur de l’aspirateur et je ne suis pas là pour me moquer de toi gentiment et d’aider à l’apprivoiser.
Tu as fait une prise de sang et je n’étais pas là pour te tenir la main. Heureusement, Mamily était là pour le câlin réconfortant.
Tu es allé pour la première fois de ta vie au cirque et je n’étais pas là pour voir ton visage fasciné par les fauves et les éléphants. Quelques heures après, tu m’a raconté en faisant des grands gestes « éléphants, grands, grands ! » et j’ai pu apercevoir un peu de ton émerveillement.
Tu es entré dans ta phase d’opposition et tu distribues les « non » et je ne suis pas là pour te dire « mon gars, tu peux toujours dire non, ce sont tes parents qui décident ».
Tu te couches tous les soirs au son des berceuses que je te chante par téléphone mais le dernier visage que tu vois avant la nuit n’est pas le mien.

Tu as fait et tu fais tout ça, mon fils, sans que ta maman ne soit derrière toi pour t’épauler. Tu as continué à grandir, à évoluer, à progresser, à avancer. Sans moi. Même si mon cœur se déchire de ne pas être là pour vivre tout ça avec toi et ton papa, sache que je suis extrêmement fière de toi. Je suis fière que puisses avancer sans moi et que mon absence ne te paralyse pas. Je me dis que tu as assez confiance en toi et en la vie pour ne pas t’écrouler quand un de tes piliers vient à manquer et je suis heureuse que ton papa et moi ayons pu t’aider à te construire ainsi.
Alors oui, on se manque très fort mais on sait que nous sommes là les uns pour les autres et que même lorsque nous sommes tout seul, nous avons la force, l’amour et la confiance des autres qui nous porte. D’ailleurs, c’est grâce à ton papa et toi que moi aussi, je continue à avancer à ma manière. Si je me réveille tous les matins avec l’envie de continuer et que je ne me sauve pas en courant de ma chambre d‘hôpital, c’est pour toi, pour lui et pour Miss Amadeus.

Prends bien soin de toi, mon crapaud et ménage un peu ton père, j’en ai besoin…

Ta Marjoliemaman qui t’aime.

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