Tsuki, mon chaton pour l’éternité

Je ne voulais pas écrire ce billet parce qu’il est trop douloureux. Et pourtant, je sais que je n’ai pas d’autre solution et que c’est en passer par-là qui va m’aider à sécher un peu mes larmes.

Tsuki, notre chaton d’amour est mort jeudi dernier, percuté par une voiture. Nous l’avons trouvé sur le chemin de l’école avec Petite Gavotte. Je vous laisse imaginer le choc. Ce jeudi a été tellement douloureux qu’à un moment je me suis dit que je ne m’en remettrai jamais, que mon coeur ne pourrait pas s’arrêter de pleurer.

Je pleure encore quatre jours plus tard et je ne m’habitue pas à l’absence de notre Tsuki chéri. J’étais folle de ce chaton qui (avec son frère et sa soeur), m’a donné tellement de joie ces derniers mois alors que l’ambiance n’était pas forcément à la fête dans mon quotidien.

Tsuki, c’était mon compagnon, mon inspiration, ma muse. Il venait se poser sur la peau de mouton sous mon bureau quand j’écrivais, comme le faisait Fuji en son temps. Il me cherchait beaucoup, me racontait plein de trucs en miaulant, réclamait la pâtée à heure fixe et venait quémander des gratouilles comme si sa vie en dépendait. Je n’ai jamais vu un être vivant qui cherchait autant le contact et on peut dire qu’il a été gâté en caresses par ses humains et en toilette et câlin par Okochi et Gio, son frère et sa soeur d’adoption.

Il les a gagné à la sueur de son front, ces moments de douceur avec les grands chatons… Quand il est arrivé, ils n’étaient pas du tout open à accueillir un petit nouveau. Tsuki n’a jamais renoncé et les a assailli de ses attaques trop mignonnes. C’est Okochi qui a capitulé le premier et qui a commencé à lui apprendre la vie (« Mec, on ne griffe pas, on me mord pas et applique toi quand tu fais ta toilette, tu ne sens pas la rose. Allez, viens, je te fais les oreilles, tu me fais les miennes »). Gio a continué à lui gronder dessus plus longtemps et elle fini par rendre les armes. Il était tout le temps à lui sauter dessus pour jouer, n’avait absolument pas peur de ses grondements, c’était peine perdue. Et puis, elle adorait tellement faire la sieste la tête posée sur son dos qu’elle a vu tout l’intérêt d’avoir une frère supplémentaire.

Il n’avait pas peur de grand chose, notre Tsuki… à part des voitures, quelle ironie. Il nous a d’ailleurs donné des sueurs froides quand on l’a retrouvé sur le toit, ou qu’il fuguait dès qu’il pouvait quand il n’était pas encore castré (ses cat-sitters ont pu le constater plusieurs fois en février !).  Ce chaton n’écoutait rien, mangeait tout ce qui traînait… Il voulait tout vivre à fond, sans se limiter. La semaine avant sa mort, il avait attrapé deux merles aussi gros que lui et une souris. Rien ne lui semblait impossible. Je le regardais avec des grands yeux incrédules en me disant que je devrais m’inspirer de lui quand je doute de moi (trop souvent).

Les soirs où il se faufilait dans ma chambre, je n’avais pas le coeur de le sortir de la pièce, même si je savais qu’il allait me réveiller sur les coups de 4 heures en me léchant le nez pour vérifier que je respirais encore. Mardi soir, il a encore dormi avec moi, Mercredi, il était avec les filles, à jouer son rôle de « petite bouillotte pain au lait tout chaud » jusqu’au bout.

 

Je notais ses bêtises dans une note de mon téléphone pour écrire une bande-dessinée sur lui. Mon agent a d’ailleurs le dossier prêt à être envoyé et on s’en occupera dès que le projet qui m’occupe actuellement sera plus avancé.

Tsuki a disparu, mais je vous assure qu’il est toujours là, près de moi. Et je me promets de le faire vivre pour toujours sur papier, d’inventer toutes les bêtises qu’il aurait pu faire s’il n’était pas mort si précocement. Je vais essayer d’être aussi créative que lui, la barre est haute !

Merci Tsuki Clairdelune Solaro d’avoir été le rayon de soleil de ma vie durant ces 6 derniers mois. Merci d’avoir apporté tant de bonheur à toute la famille avec ta petite tête d’amour et ta démarche de caïd. Tu me manques infiniment et le trou béant créé par ton absence ne sera jamais comblé malgré toutes les larmes qui coulent quand je pense à toi.

La toute première photo que j’ai prise de Tsuki, le jour où je suis allée le rencontrer chez Anne-Solange avec Fleur de Sel et Petite Gavotte :