Allaitement

Ce corps trop grand pour moi

photo-219.JPGPhysiquement, je suis dans la moyenne. Bon, Ok, un peu plus petite que la moyenne ave mon 1m61 (pas 1m60, je tiens à mon petit cm de plus). Mon poids de forme, celui où je me trouve vraiment bien, se situe à 57 kg mais j’ai tendance à évoluer entre 58 et 60 kg ce qui me donne une silhouette un poil ronde mais que j’assume plutôt bien et dans laquelle je me sens à l’aise.

ça, c’est entre deux deux grossesses parce qu’enceinte évidemment, je grossis et pas que du ventre. +16 pour Kouign Amann, +9 pour Fleur de Sel (mais j’étais malade et j’ai accouché à 7 mois) et +14 pour Petite Gavotte. Après les deux grands, j’ai retrouvé mon poids de départ sans régime au bout d’un an environ. J’ai dit mon poids, pas ma silhouette car oui, la maternité change le corps. Hanches plus larges, peau moins tonique, petits amas de gras à certains endroits, ma gynéco de Banlieue-sur-Marne m’avait bien dit que je ne retrouverai JAMAIS mon corps de jeune fille. Mais ça ne me dérange pas (même si je ferais bien effacer d’un coup de baguette magique les vergetures apparues lors de ma première grossesse). Mon corps évolue, je ne suis plus une jeune fille, je suis une femme et si je regarde les photos de moi à 18 ans en maillot de bain, c’est avec admiration mais pas avec envie (mais punaise, j’étais canon et je ne le savais même pas !).

En revanche quand j’allaite comme en ce moment, la période est assez critique. Je n’ai plus le gros ventre de la grossesse qui équilibre joliment ma silhouette et je ne perds pas un gramme. Allaiter signifie pour moi stocker alors que ça signifie maigrir à vue d’oeil pour certaines. J’ai des fringalles de dingo, j’enfourne des quantités de nourriture impressionnantes (surtout du sucre quand je suis fatiguée) et ma balance reste désespérément bloquée à 67 kg (mais elle pourrait aussi bien monter une flèche vu ce que je mange finalement, je ne vais pas me plaindre). La peau de mon ventre pend tristement, le flamby-belly dépasse de mon jeans, mes cuisses bloblottent de cellulite (oui, du verbe bloblotter, parfaitement), ma poitrine, elle, est tout simplement impressionnante.

 

J’ai l’impression de vivre dans un corps trop grand pour moi.

Ce corps de femme allaitante est, je le sais, transitionnel. Il n’empêche qu’il ne me ressemble pas et qu’au quotidien, il me pèse (sans mauvais jeu de mots). Quand je croise mon reflet dans un miroir, quand je me vois en photos, je ne me reconnais pas tout de suite. Quand je dévalle les escaliers dans la maison, je tiens ma poitrine pour ne pas avoir mal, quand je fais la course avec Kouign Amann, je suis vite essoufflée, quand je marche sur un petit muret avec les enfants, je n’ose pas sauter de peur que mes chevilles ne vrillent sous mon poids. Je me sens bridée. Bref, dans la vie de tous les jours, je manque de légèreté dans ma silhouette et dans mes actions. D’ailleurs mon IMC à 25,2 me le dit, je suis légèrement en surpoids mais pas besoin de chiffre, j’ai été sportive, je connais mon corps sur le bout des doigts, je sens que ces kilos supplémentaires me fragilisent.

Je sais que quand j’arrêterai d’allaiter, j’aurai moins faim, je perdrai plusieurs kilos (peut-être pas tous) sans y penser, je récupèrerai une poitrine plus petite mais très honnête (90B) et je pourrais ensuite reprendre le sport et retrouver tranquillement un poids qui me correpond. Je sais que je pourrai reprendre possession complètement de mon corps et que je pourrai faire à nouveau l’andouille avec les Pin’s et que j’aurai enfin la possiblité de reprendre le sport après 5 années de jachère ou presque. Enfin, je l’espère parce que c’est ce qui s’est produit après mes deux premières grossesses. Qu’en sera-t-il après une troisième ?

Je sais que cela sera aussi l’occasion de prendre soin de mon corps et de lui dire merci d’avoir porté et nourri 3 enfants en moins de 5 ans. Cela sera aussi le moment où je vais devoir me décider à lui pardonner de m’avoir trahie lors de la grossesse de Fleur de Sel parce que pour le moment, je le boude et le malmène encore un peu.

En attendant, je profite follement de ce dernier allaitement, je rentre mon ventre dans les leggings noirs post-grossesse de Séraphine (suite à un très bon conseil de Chris), je mange de bons goûters bien caloriques (la crêpe, c’est la vie) et je patiente en essayant de ne pas me péter une cheville en faisant le cabri…

Tout en sachant que quand tout cela sera fini, j’y repenserai avec un sourire nostalgique.

Ambivalence, quand tu nous tiens…

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