La prématurité

La prématurité et l’importance des parents

3e-annee-6241.JPGLorsque j’ai accouché de Kouign Amann à l’Hôpital des Clefs, j’ai fait un séjour classique de trois jours à l’étage « suite de couches » comme ont dit. Je n’avais qu’une hâte : en sortir. Je n’ai pas été encadrée du tout pour mon allaitement, le personnel passait 15 fois par jour donc impossible de dormir correctement, les gens étaient corrects, sans plus si l’on excepte une sage femme et une puéricultrice particulièrement gentilles. Etant donné que c’était mon premier enfant, je n’ai pas franchement trouvé d’aide ou de soutien. Pas très grave, je n’en avais pas besoin.

Lorsque nous avons découvert le monde de la néonatologie (toujours à l’Hôpital des Clefs) pour Fleur de Sel, nous avons été frappés par la gentillesse et l’attention portées aux parents par le personnel médical. Je connaissais déjà certains pédiatres ou infirmières qui étaient passés me voir à l’étage des grossesse pathologiques pour m’expliquer comment fonctionnait le service, comment allait se passer les premiers soins pour ma fille ou encore comment allaiter au mieux un prématuré mais à part deux énormes c*nn*sses croisées le premier jour, j’ai retrouvé chez tout le monde cette bienveillance envers les parents.

Le parent est le meilleur médicament pour l’enfant. Le préma fait très bien la différence entre sa maman, son papa et une infirmière. C’est difficile à expliquer mais cela se sent. Fleur de Sel souriait dans son sommeil quand elle entendait ma voix, elle se lovait contre moi et tentait de s’enfouir à nouveau dans mon ventre. Des choses qu’elles ne faisait qu’avec moi. En tant que « médicament » et maman, j’ai vraiment été soutenue, écoutée et je pense, comprise. On pleure beaucoup en néonat. On pleure parce qu’on s’inquiète, parce que le bébé ne tète pas, parce que la sortie est repoussée, parce qu’il y a des nouveaux examens à faire. Je suis une pleureuse et je dois dire que j’ai pleuré ce qu’il fallait ! Les infirmières, même si elles étaient très occupées, ont toujours eu une oreille attentive et m’ont toujours permis de positiver et pour ça, mille merci mesdames. On a beaucoup ri aussi. Oui, on a ri parce que les machines sonnaient n’importe comment et qu’on appellait ça « l’apnée du body », on a ri parce que le douce et délicate Fleur de Sel a repeint plusieurs fois son incubateur pendant que je lui changeais la couche (non, n’essayez pas d’imaginer), on a ri de l’air halluciné de l’interne homme qui voyait mes seins en plein montée de lait en option arrosage automatique de la chambre…

On m’a entendue aussi et ça, c’est le plus important. Au bout de quatre jours, je ne reconnaissais pas ma fille. Elle dormait tout le temps, elle était molle et n’ouvrait pas du tout les yeux. Rien à voir avec la force de la nature qui engueulait tout le monde à sa naissance. A la question habituelle « vous la trouvez comment votre fille ? » (qu’on nous posera aussi en réa), je confie mon inquiétude en larme à une interne. Je ne la trouve pas bien, ma fille n’est pas comme ça, je le sais. Dans la minute qui suivait, une pédiatre était là, une prise de sang était faite et on commençait un traitement antibio. J’avais raison, ma fille n’allait pas bien, elle avait une pneumopathie atypique du nourrisson. Dans ce service et j’espère aussi dans les autres services de néonatologie, ils ont compris que c’est le parent et notamment la maman qui connait le mieux son enfant. ça n’a l’air de rien et pourtant, c’est une avancée énorme selon moi. J’ai même envie d’aller plus loin car le rôle du parent ne s’arrête pas à la néonat. Lorsque Fleur de Sel a été hospitalisée en pneumo, je n’ai pas été entendue, je n’ai pas été écoutée par les infirmières. Quand j’ai dit, elle va mal, on a pris sa température en me disant mais non, y’a pas de soucis, 36,7°C. La nuit suivante, elle était transférée en réa. Ma longue expérience à l’Hôpital des Clefs m’a permis de constater une tendance tout de même. Les jeunes médecins (internes, chefs de clinique) semblent avoir enregistré ce principe et sont attentifs à la parole et au ressenti du parent. Pour ce qui est des générations plus anciennes, un petit cours de psycho ne serait pas inutile. Quant à vous les parents, ayez confiance en vous. Posez les questions, parlez de nos impressions, c’est vous qui connaissez votre enfant mieux que personne d’autre.

Je me rends compte que ce billet est totalement décousu et certainement pas très clair mais j’espère que le message est là.

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