Lis ma vie

Gros Pépère

Ceux qui me connaissent très bien connaissent forcément Gros Pépère.

Il a déboulé dans ma vie je devais avoir 5 ans. C’était un cadeau de l’amie d’enfance de ma maman. Un raton laveur en tissus avec un joli sourire. Je l’ai immédiatement baptisé Gros Pépère alors qu’il n’était même pas gros.
Il n’était pas franchement beau, ni même très doux et je ne me rappelle plus pourquoi ça c’est fait comme ça mais depuis ce jour-là, Gros Pépère a été à mes côtés à chaque fois que j’ai eu besoin d’un peu de réconfort ou d’un surplus de chance.

Pour les nuits déjà. J’avais tellement peur de dormir, peur du noir qu’il fallait que je me raccroche à quelque chose. Gros pépère était là.
Pour les bobos aussi, il était là. Quand j’ai souffert le martyr (trois fois entre 10 et 20 ans) pour mes opérations des oreilles, Gros Pépère a fait office de doudou réconfort. Pareil quand j’ai eu la varicelle à 10 ans, pas vraiment un bon âge.
Quand je partais en compétitions de gymnastique ou de voltige, je le glissais discrètement dans mon sac (fallait pas non plus que tout le monde le voit, une ado, ça a sa fierté). Je me disais qu’il allait me porter chance. Bon, ça n’a jamais vraiment marché parce que même si j’ai eu des médailles, vous ne m’avez jamais vue aux Jeux-Olympiques.
Quand je suis partie de chez mes parents, toute fraîche avec mes 20 ans en bandoulière pour habiter à 500 km d’eux, c’est Gros Pépère qui a passé la nuit avec moi. Il sentait ma maison. Celle de mes parents, de mon enfance.

Et puis Monsieur Mon Mari est arrivé et s’est mis à squatter mon studio parisien de jeune fille. Et Gros Pépère a disparu. En général, il était sous le lit ou roulé en boule dans un coin.Gros Pépère prenait une sorte de retraite un peu forcée…
Inutile de vous dire à quel point j’ai trouvé ridicule les Loana et Steevie qui à la même époque entraient dans le loft leurs doudous sous le bras.

Gros Pépère n’était plus sur le devant de la scène mais j’ai toujours eu un regard affectueux pour lui et j’aimais bien le voir traîner dans les différents lieux de vie que j’ai eu.

Quand j’ai préparé la valise pour partir me marier en Bretagne, je l’ai vu, caché sur une étagère. Lui qui avait toujours été là pour moi, je n’allais pas le laisser tout seul à Banlieue-sur-Marne alors que j’allais faire le truc le plus important de ma vie ? Je l’ai donc mis dans un des mes cinquante sacs. La veille de mon mariage, j’ai dormi dans le lit de jeune-fille de ma belle-mère, avec ma cousine et Gros Pépère.

Même chose quand j’ai préparé ma valise maternité. Je l’ai mis dans ma valise. Voyant ça, MMM s’est moqué gentiment. Et moi de répondre : « non, mais tu sais, Gros Pépère, il peut faire oreiller aussi ». Mais oui, il peut faire oreiller.

Depuis Gros Pépère a trouvé sa place dans la chambre de Kouign Amann. Ce dernier n’a jamais eu un regard pour lui (qui voudrait d’un vieux truc racommodé et plein de bouloches ?) et heureusement. C’est MON Gros Pépère, je veux bien le prêter mais pas le donner… Y’a des limites à l’amour maternel quand même.

PS : il est beau, hein ? Moi, je le trouve super beau…
PS 2 : je suis de retour dans 4 jours…

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