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Courir contre le diabète, courir pour être ensemble

Boucle du diabète 2016Il y a 8 ans, Mon Presque Cousin a déclenché un diabète de type 1. Je me souviens de cette période, on avait eu bien peur pour lui. Il est donc depuis insulino-dépendant (DID) car son corps ne fabrique plus d’insuline. Il doit se piquer plusieurs fois par jour pour réguler son taux de sucre dans le sang.

Mon Presque Cousin a toujours été sportif mais il n’a jamais fait autant de sport que depuis qu’il a déclenché ce diabète et moi, j’avoue que ça m’épate parce que c’est tout de même une sacrée gestion. Il est la preuve vivante que l’on peut être diabétique et sportif accompli. Il fait des trucs qui me font halluciner comme des courses de VTT en relai ou en solo sur 24h ou des semi-marathons en gérant son diabète au millimètre.

Quand il m’a dit qu’il participait à la Boucle du Diabète, j’ai dit « banco, je viens ». Même si c’était à Vincennes, même si c’était hors des vacances scolaires, j’ai voulu absolument courir avec lui.

J’avais envie de lui montrer à quel point je le trouve inspirant et à quel point je voulais le soutenir parce que même s’il fait genre « oh c’est pas grand chose », il ne se plaint jamais et il fait les choses avec coeur et détermination.

Je voulais faire un don aussi et tous les bénéfices de la course étaient reversés à la recherche contre le diabète (10000€ cette année !!!) alors ça tombait bien même si comme l’a dit Ma Presque Cousine (qui est aussi la cousine germaine de Mon Presque Cousin, j’espère que vous suivez au fond, un jour, faudra que je vous fasse l’arbre généalogique de ma presque famille) : la question est pourquoi on court alors qu’on aurait pu faire le chèque sans s’infliger la course ? Bonne question, en effet.

Et puis, je savais bien que j’allais vous en parler ici. J’avais envie de partager la belle expérience de Mon Presque Cousin pour montrer que oui, c’est possible et même conseillé d’allier un diabète de type 1 et une pratique sportive.

Alors le week-end dernier, nous sommes montés en famille « à la capitale » pour se retrouver entre copains et pour courir les 10km de la Boucle du Diabète.

Après un pique-nique (version « on se les pèle sévère ») avec nos familles et mes cousinettes, nous sommes 5 à avoir pris le départ de la course : Mon Presque Cousin, Ma Presque Cousine (et son Chéri qui est parti en solo), Ma Douce et moi. J’avais prévenu les fusées (qui courent les 10km en 45 ou 55 minutes) que pour moi, ce n’était pas gérable d’aller aussi vite et nous avons décidé que nous étions là pour courir ensemble, pas pour faire une performance.

Alors nous avons pris le départ en fin de peloton complètement congelés (je sais maintenant qu’un Mister Freeze est capable de courir) sous les encouragements hystériques des Pin’s (oui, les trois dingos en cirés jaunes, c’étaient les miens, personne n’a pu les louper).

Nous étions un peu seuls au monde finalement au milieu de tous ces coureurs. On a pris notre temps, on a papoté, on s’est mis au diapason et je n’aurais pas voulu faire cette course autrement. Moi, comme à chaque fois que je cours avec des gens, je parle, je parle, je parle. J’essaie de détendre l’atmosphère et autant vous dire qu’on a certes couru mais qu’on a surtout bien rigolé.

Regardez-moi cette équipe au top ! Boucle du diabète 2016

On a trouvé que certains allaient vraiment très vite (d’ailleurs , je demande à ce que l’on vérifie que l’insuline n’a pas été remplacée par de l’EPO chez certains parce que bon, courir aussi vite, c’est pas humain), on a disserté sur la recette du mojito à l’hibiscus, on a commenté le terrain avec ses racines casse-figure, on a parlé de nos prédispositions (inexistantes en ce qui me concerne) pour la course, on a ri, on a pesté parce que courir à l’heure du goûter c’est pas pratique, on a parlé de ceux qui n’étaient pas là et j’ai même ramassé deux élastiques (ça continue cette histoire d’élastiques, c’est fou).

On a passé la ligne d’arrivée tous les quatre, mains dans les mains. Heureux d’avoir couru ensemble et d’avoir été jusqu’au bout à quatre. Les chronos, on en fera plus tard ou pas d’ailleurs mais là, on était solidaires autour de celui qui aurait dû arriver 25 minutes plus tôt s’il avait couru sans nous : Mon Presque Cousin.

A l’arrivée, la médaille de chocolat que l’on a reçu ressemblait surtout à une médaille de l’amitié. Quel beau moment nous avons partagé. Un conseil, si sur une impulsion, vous avez envie de faire une truc comme ça avec vos potes, faites-le, c’est du bonheur en barre.

On remet ça l’an prochain les copains ? Mais on commande le soleil !

 

PS : Merci et bravo à l’équipe de Type 1 Running Team pour cette organisation au top !

PS : bravo à Ma Douce et Ma Presque Cousine qui faisait leur première course officielle !

PS 3 : merci aux deux lectrices qui m’ont encouragée lorsqu’elles m’ont doublée, ça fait tout chaud au coeur.

PS 4 : bisous à Laure que j’ai été heureuse de recroiser !

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25 commentaires

  1. Répondre Anne-Laure 28 avril 2016 à 21:00

    Voilà un billet qui me touche particulièrement.
    En tant que maman paloise d’une grande préma et d’un préma, qui fréquente assidument Emmaüs Lescar, j’ai souvent l’occasion de sourire en lisant tes articles.
    Là, forcément, en tant que DID depuis 36 ans (et 1 mois et 3 jours), ça remue ma corde sensible.
    Merci d’informer, merci de présenter sous un jour cette maladie invisible à l’oeil nu qui nous fait jouer les funambules à la recherche d’un équilibre instable et parfois pas très rationnel 24/7, 366 jours par année bissextile, mais qui n’enlève rien de notre envie, notre force de vie, notre motivation à réaliser nos rêves, à relever des challenges sportifs mais aussi professionnels, à voyager là où le coeur nous en dit…
    Bon, j’avoue, moi le sport, j’en connais les bienfaits en théorie. En pratique, ma chouette collection à rallonge de maladies auto-immunes, mes 8 de tensions et mes genoux arthritiques me donnent plutôt envie d’aller m’installer sur une étagère d’Emmaüs (en espérant qu’on me trouve « vintage »…) plutôt que sur la ligne de départ.
    Voilà…. Un peu de fatigue engendrée par ce compagnon de route, mais c’est aussi lui qui forge notre caractère et notre détermination: bravo à tous les participants grâce à qui la recherche avance, et promis jurée, depuis 1980, j’en ai vu des progrès!

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:28

      Merci beaucoup Anne-Laure pour ton témoignage. Tu as parfaitement raison, le diabète, on ne le devine pas mais il est présent et les malade n’ont pas le loisir de l’oublier ne serait-ce qu’une journée. A très vite !

  2. Répondre Une parisienne à Vincennes 28 avril 2016 à 21:15

    Un plaisir partagé
    Une belle course pour une belle cause

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:28

      Un peu frisquet au départ mais parfaite course 😉 Bises à toi !

  3. Répondre Bene 28 avril 2016 à 21:27

    Bravo!!!

  4. Répondre Joëlle 28 avril 2016 à 21:30

    Un grand grand bravo à tous encore car je fais encore partie de ceux qui vous trouvent un peu (complètement) dingos vous les coureurs 😉 mais surtout c’est une course pour la vie, c’est super chouette, ça ne s’arrête pas parce qu’on est malade. Mon beau-père a toujours refusé sa maladie et ça l’a emporté malheureusement.
    Vos photos avec tous ces smiles donneraient presque envie de courir (presque).
    Plein de bisous

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:29

      Fais gaffe, moi ça a commencé comme ça, en voyant les photos de Céline 😉

  5. Répondre Ton presque cousin 29 avril 2016 à 08:13

    MERCI ma presque cousine.
    On ne se voit pas souvent mais c’est toujours des moments intenses.
    Je suis persuadé que le sport permet de mieux réguler le diabète, mais c’est surtout que le sport est pour moi un moment de partage avec les gens que j’aime (famille, amis). Je ne suis pas un compétiteur mais un finisher, peut importe le temps, peut importe la façon, du moment que je prenne plaisir à le faire et d’aller jusqu’au bout.
    Et pis, c’était magique comme à chaque fois qu’on se voit tous, un petit pique nique improvisé dans un coin du parc floral, la prise du château de Vincenne par 4 bretons en ciré jaune (Oui pas 5 car MMM était en mode parisien), petite gavotte qui se fait peur toute seule à chaque fois qu’elle soufflait dans la corne de brume (merci qui ?), tes lecteurs et lectrices « Oh marjoliemaman BZH »…
    On a couru mais on a surtout parler, rigoler, partager . On a vie le moment présent tout simplement.
    Biz à tout notre petit groupe de ce jour. La prochaine course tous ensemble « en Bretagne »

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:31

      « peut importe le temps, peut importe la façon, du moment que je prenne plaisir à le faire et d’aller jusqu’au bout » c’est tellement ça ! Oui, c’était magique ce pique-nique avec les loulous qui s’amusent et nous, comme si on venait de se quitter la veille. Vous nous manquez, venez vite !
      PS : Petite Gavotte, j’en ris encore !

    • Répondre Ehyana 29 avril 2016 à 09:38

      Je rebondis sur votre phrase « Je suis persuadé que le sport permet de mieux réguler le diabète » car c’est exactement ce qui m’est venue à l’esprit en lisant l’article.
      Etant moi même diabétique depuis 12 ans maintenant, je constate au quotidien de nombreuses idées reçus sur le DID type 1, que les gens confondent bien souvent avec le diabète de type 2.
      Le sport permet de mieux assimiler l’insuline, parfois même de réduire les besoins . Certes, le démarrage peut être un peu compliqué, le temps de trouver la juste dose et la bonne gestion en fonction du sport et de notre état au moment où on pratique, mais il faut vraiment continuer à encourager et éduquer les diabétiques ainsi que leur entourage.
      Merci pour l’article à ce sujet Marjoliemaman, c’est un sujet qui mérite d’être relayé.
      Et bravo pour la course !!

      • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:49

        Ce n’est pas grand chose mais je le fais avec plaisir ! Merci pour ton message.

    • Répondre Anne-Laure 29 avril 2016 à 09:44

      Bonjour,
      Dans son message Marjoliemaman dit que vous vous piquer plusieurs fois par jour, connaissez vous le système de la pompe à insuline ? Ma soeur en a une et ça a bien facilité son quotidien et la gestion de son diabète.
      Bonne continuation

      • Répondre Ehyana 29 avril 2016 à 09:52

        Bonjour,
        Dans mon cas, oui, je suis sous pompe à insuline depuis bientôt deux ans.
        J’ai longtemps refusé la pompe car j’étais très jeune quand on a détecté mon diabète (17ans) et qu’à l’époque, les pompes étaient moins discrètes, et que je ne souhaitais pas être « identifiée » comme malade par ce biais.
        Mais avec l’âge et les envies personnelles (grossesse par exemple) j’ai revu ma copie et au final la pompe me convient bien. Comme je l’ai dit, l’important avec ce type de maladie c’est vraiment d’être bien éduquée, encouragée et d’avoir un entourage qui soit également bien au courant.
        Car on peut vivre presque normalement avec un diabète type 1, du moment qu’on accepte que notre quotidien diffère un peu de celui de la majorité.

  6. Répondre les Chouettes Moments de Julie 29 avril 2016 à 08:20

    Ce qui me motive dans le fait de courir , c’est de me dépasser et de participer à des courses « solidaires »,ça permet de relativiser et de se dire que si certains endurent des « souffrances » et tiennent le coup, nous , le minimum que l’on peut faire, c’est de tenir quelques kilomètres et de repousser nos limites.
    On a fait le marathon de la vie en relais entre copains l’année dernière pour un des nôtres qui venait de rentrer en chambre stérile peu de temps avant, eh bah, l’émotion était immense pendant et surtout à l’arrivée ! ça rebooste à 200%,, un grand merci à tous les organisateurs de ces courses !
    Une très belle course que l’on refera cette année avec notre copain rétabli (d’ailleurs si ça te dit c’est sur Rennes… 😉 )

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:32

      Oh c’est une jolie course ! Bon, je regarde ça mais je ne promets rien 😉

  7. Répondre Carnets d'une bretonne 29 avril 2016 à 09:24

    Une aventure qui me touche, ma maman est diabétique depuis l’âge de 13 ans (elle en a 50), elle a commencé par un coma et ensuite piqûres, piqûres, piqûres… Et à l’époque c’était pas ça ! Donc insulino-dépendante, et moi je l’ai mal vécu petite avec tous ses malaises, je n’ai jamais accepté sa maladie. Aujourd’hui c’est nettement mieux car la médecine a fait d’énormes progrès ! C’est aussi une grande sportive et la gestion de l’insuline beaucoup plus simple ! Bravo pour ton geste et d’avoir accompagné Ton Presque Cousin !

    • Répondre Marjoliemaman 29 avril 2016 à 09:32

      C’est vrai que le diabète se gère beaucoup mieux désormais, la recherche a bien avancé !

  8. Répondre Maman Poule et Cie 29 avril 2016 à 13:30

    Bravo !
    J’espère réussir bientôt à faire une course de 10 km, et je sais que si c’est pour une bonne cause, ça me motivera d’autant plus.
    Et je trouve vraiment beau d’avoir fait cette course en famille, unis.
    Bon courage à tous ceux qui vivent avec cette maladie et bon courage à tous ceux qui courent pour de belles raisons !

  9. Répondre Ghighi 29 avril 2016 à 22:40

    Merci pour nos enfants DID. Mon fils a été diagnostiqué il y a 3 ans, à l’âge de 10 ans, il gère …. mais c’est dur et surtout sans répit, JAMAIS. Bravo au presque cousin !

  10. Répondre laurette 1 mai 2016 à 10:04

    Merci et bravo pour cette initiative. Tata d’un enfant diabétique, je peux qu’être touchée par cette initiative !

  11. Répondre Jess 2 mai 2016 à 05:50

    J’adhère complètement à l’état d’esprit et le dynamisme des sportifs et sportives qui vivent leur passion et/ou se mobilisent pour une noble cause.

  12. Répondre Julie 2 mai 2016 à 17:12

    Pour nous c’était aussi une course familiale pour soutenir notre nièce de 6 ans diabétique depuis ses deux ans. On fait les 6h en équipe, en mode congelés aussi , mais toujours dans la bonne humeur!
    Les enfants ont aussi couru leur 1km8 avec fierté !
    C’est notre défi famille depuis 2 ans cette course, et c’est tellement mieux de courir pour une vraie cause!
    Et c’est toujours étrange de croiser une blogueuse en vrai
    A l’année Prochaine peut-être.

  13. Répondre Anne 7 mai 2016 à 09:04

    Lectrice de l’ombre, j’ai dû vous croiser puisque je suis venue soutenir mon mari qui faisait les 6h en solo. Les enfants ont adoré le village de la course, posé plein de questions sur le diabète, grignoté des carottes et des brocolis proposés par un stand, et ont adoré la médaille en chocolat !!!

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