Santé

Comment dit-on « au revoir » en belge ?

photo-139.JPGJournée de cartons avec deux enfants dans les pattes. Une Fleur de Sel survoltée et un Kouign Amann épuisé par sa gastro qui a duré 17 jours (oui, c’est possible). Nous sortons sous la pluie faire les courses car s’occuper de deux enfants en bas âge sans couches et sans yaourts, c’est juste mission impossible (et Fleur de Sel crie beaucoup trop fort quand elle a faim). Je m’arrête à la banque déposer des chèques, la Fleur de Sel dans la poussette, le Kouign Amann aux trousses. Nous passons la porte et vlan, j’entends un bruit de chute. Comme si un enfant d’environ 11,660 kg percutait le sol. Le temps que je me retourne, une femme s’élance vers lui pour le relever, je m’interpose et dis sèchement « c’est bon, c’est MON fils ». J’ai horreur que les gens se jettent sur mes enfants quand ils tombent comme si c’était les leurs. Je préfère leur laisser quelques secondes pour voir ce qu’il en est et ne pas les paniquer. Et là, quand je découvre de qui il s’agit, j’ai la chique coupée. La personne qui s’est jetée au secours de mon fils comme si c’était le sien (et pour cause), c’est.. la Belge, notre pédiatre chérie !

Toutes heureuses de cette rencontre et voyant que le postérieur de Kouign Amann n’est que peu endommagé, nous devisons gaiement. Et les cartons Madame Marjoliemaman ? Et le déménagement ? Mais j’ai rendez-vous chez vous demain, le petit a été bien malade, vous savez… Blablabla… Au bout de quelques minutes, la Belge me propose de passer au cabinet tout de suite pour m’éviter de poireauter demain. Encore confuse de ma verte réaction, je refuse cette offre adorable. Le jeudi, c’est son jour de congé et connaissant ses horaires, il est hors de question que je la fasse bosser plus. C’est peine perdue, la Belge insiste et le temps gagné pour le lendemain est un sacré bon argument. On tope et on se dit rendez-vous dans 15 minutes au cabinet, le temps que j’achète mon minimum vital pour enfants (avec aussi de la viande des Grisons parce que j’en ai une féroce envie).

Quand j’arrive au cabinet, Kouign Amann est dans un état de pure folie. Il hurle « j’ai pas envie, j’ai pas envie » en boucle, il refuse sa Tartine et son tétine, l’heure est grave surtout qu’il fait flipper sa soeur qui se met à hurler aussi. Je le dépose sur la table pendant que la Belge occupe Fleur de Sel avec des châteaux empilables. ça tombe bien, elle adore empiler en ce moment, bonne intuition, la Belge. Prise  d’une illumination soudaine, je sors de ma poche les vignettes Panini (Cars 2, of course) que je viens d’acheter pour Kouign Amann. La vue de Flash et Martin fait l’effet d’une bonne dose Vetranquil à Kouign Amann qui se laisse peser et regarder dans les oreilles, ouvre la bouche, fait le poirier et la macarena surtout que la Belge vient de lui offrir des pansemements Cars (Flash MacQueen, je t’en dois une). Pendant ce temps-là, Fleur de Sel essaye d’ouvrir les tiroirs, monte l’escalier de la table d’auscultation, fait des confettis avec un mouchoir, bref, s’occupe. Tout cela se passe dans un joli vacarme, nous avons du mal à terminer nos phrases, interrompues sans cesse par mes pin’s. Et pourtant, nous apprécions toutes les deux ce moment. Après 3 ans et 5 mois de fréquentation intensive, il est l’heure de nous dire « au revoir ». Et là, nous pouvons nous quitter sans nous presser, sans regarder la montre, sans faire attendre les patients suivants. Le temps est à nous. Nous pouvons nous dire à mots couverts à quel point cette rencontre a été riche, dans les deux sens, je crois. C’est les yeux humides que nous nous quittons, en promettant de se donner des nouvelles et d’envoyer des photos des petits qui vont grandir, fatalement. Les enfants ont dû comprendre l’enjeu de ce moment puisqu’ils font tous les deux des bisous à notre pédiatre, chose plutôt rare (voir carrément jamais vue, un « double ! »).

Nous n’avons jamais vraiment chercher à nous intégrer à Banlieue-sur-Marne, nous y étions de passage entre Paris et la Bretagne, mais des personnes comme la Belge, Roberta, Madame Perle ou Madame NewCity nous ont fait nous y sentir chez nous, nous ont entourés et appréciés (et réciproquement). Putain (je peux jurer, les enfants dorment), nous avons été bien chanceux.

PS : la photo n’a rien à voir, c’est Fleur de Sel qui m’aide à faire les cartons !

PS2 : bienvenue à la si jolie Nina, arrivée chez Favio y Valentina, parents de Cuquito.

PS 3 : merci pour votre enthousiasme pour mon dico des petits et gros bobos, je suis très touchées par tous vos commentaires…

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