Lis ma vie

T’es en vacances ? Va aux urgences !

Deuxième jour des vacances, tout se passe au mieux même si le ciel n’a pas l’air d’avoir envie de nous faire plaisir et nous déverse des tonnes d’eau sur le coin de la tronche. La journée s’est bien passée. Virée shopping « en ville » puis balade en bord de mer, Kouign Amann a pu faire le cormoran qui court avec ses ailes repliées, bref, on se détend.
18h, Mamyvonne, de retour à la maison après une dure journée de labeur, enfile sa tenue de Super-Mamie et propose une petite promenade à Kouign Amann. MMM se joint au duo et moi, je me pose tranquilou-bilou en savourant d’avance cette demi-heure en tête à tête avec moi-même (et la télé).
En guise de demi-heure, je dois me contenter d’un peu moins puisque 10 minutes après leur départ, le trio infernal revient. MMM cogne à la porte-fenêtre, j’arrive tout sourire contente de les retrouver mais la couleur torchon très propre de MMM me fait une drôle d’impression. Je baisse les yeux vers mon fils qui lui pour le coup est plutôt bien rosé, rouge même. « On a eu une grosse chute, il est tombé sur un caillou sur le chemin » me dit MMM au moment où je découvre un trou qui saigne au milieu d’une bosse sur le front parfait de mon Kouign Amann. Mamyvonne a sa couleur normal mais l’oeil inquiet. Etrangement, je ne panique pas. Vu la couleur de MMM, il vaut mieux qu’il y en ait un qui tienne le coup. Il faut un point de suture, je suis formelle. En tant que fille d’infirmière anesthésiste, je sais faire un bon diagnostic. Et puis j’ai des amis médecins, donc je suis presque médecin moi aussi. Rappelez-vous, je suis le docteur Ross.
On file chez le médecin généraliste de Mamyvonne qui ferme à 19h. Dans la salle d’attente, on nourrit le Kouign Amann qui semble tout à fait remis malgré une plaie qui continue à saigner (moins que le doigt du jeune homme arrivé après nous mais quand même). Avec une banane dans le ventre, il râle moins.
Le très vieux docteur nous confirme mon excellent diganostic : il faut un point de suture, donc il faut aller aux urgences. Comme il ne nous a pas été d’une aide extrême, le très vieux docteur ne nous fait pas payer et il me remet au passage mon diplôme de docteur.
Dans la voiture, MMM a repris sa couleur normale. Mamyvonne, qui n’a pas voulu rentrer chez elle, culpabilise et moi, j’ai faim.
20h10, nous voilà aux urgences, on enregistre notre pâtisserie et on nous dit de ne pas le faire manger. Oups.
Autant vous dire qu’un Kouign Amann presque à jeun lâché dans une salle d’attente des urgences alors qu’il est supposé dormir depuis 10 minutes, ça fait du bazar, pour être polie. Je me tape un bon gros coup de mou mais un abricot avalé en cachette de Kouign Amann (pour ne pas le tenter) et ça repart.
Perso, les urgences, j’adore. Surtout le dimanche soir en trois épisodes sur France 2 (dont je suis avidement la dernière saison cet été). En vrai, j’aime déjà moins.
20H50 : enfin, une gentille infirmière vient nous sauver (et libérer du Kouign Amann le reste des patients qui attend). Elle désinfecte la plaie pendant que MMM et moi maintenons la bestiole qui huuuuuuuuurle.
21h10 : un élève de seconde en blouse blanche entre dans notre salle et nous dit : « bonjour, je suis le médecin ? », avec un point d’interrogation, comme si lui même n’en était pas certain. OK, on te croit mec, mais tu penseras à raser ton duvet après ta garde et tu feras signer ton carnet de correspondance par tes parents. Avec la gentille infirmière, ils recollent notre Kouign Amann qui hurle à en déchirer le ventre de Mamyvonne qui culpabilise toujours en salle d’attente. Oui, parce que maintenant, on recolle, on ne suture plus. Un point de colle et hop, finito.
21h30 : alors que je règle les dernières formalités, un pompier me fait des avances très claires du regard. Deux fois. Mamyvonne est témoin. Mais bon, comme le pompier est très beau, très grand et très ténébreux, je le prends comme un compliment.
 21h32 : nous repartons des urgences et c’est au tour de Mamyvonne de changer de couleur. Le blanc semble à la mode dans la famille. Elle culpabilise encore un peu même si on lui répète qu’on ne peut pas attacher Kouign Amann et que c’est pas de chance, il est tombé en marchant.
22h : Kouign Amann a mangé, on le met au lit. Et on se fait un bon plat de pâtes, bien reconstituant et on souffle un bon coup.
00h : il faut réveiller Kouign Amann pour vérifier qu’il n’est pas cassé. Franchement, c’est inhumain de demander aux parents d’un enfant qui se met tout juste à faire des nuits complètes de le réveiller en pleine nuit…

Rassurez-vous, la pâtisserie va parfaitement bien. Mamyvonne s’est remise de ses émotions et nous aussi. Kouign Amann va certainement garder sur le front un souvenir de cette première visite aux urgences mais vous savez quoi, je connais un certain Harry très célèbre grâce à une cicatrice sur le front, ça va peut-être lui porter bonheur ?

PS : la photo de la grosse blessure est à venir (dans la journée ?) mais à l’heure où je publie, je ne peux pas transférer les photos sur mon ordi.

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