Lis ma vie

Il n’est jamais trop tard

Attention : ce texte parle de viol. Si ce thème est sensible pour vous, prenez le temps de décider de le lire ou de le laisser de côté.

La semaine passée, j’ai entendu Élisabeth Badinter sur France Inter. Dans une interview où elle reprochaient aux femmes victimes de violences sexuelles de porter plainte trop tard (notamment les victimes présumées de PPDA), elle répondait à Léa Salamé qui rappelait que l’on ne porte souvent pas plainte immédiatement : « entre immédiatement et 10 ans, excusez-moi, hein « . Face à mon poste de radio, je me suis liquéfiée. Les larmes me sont montées et quelque chose en moi s’est morcelé. C’était une femme qui ajoutait à la douleur des femmes, à ma douleur, en prononçant ces mots teintés de jugement et de dédain. Depuis, j’y pense souvent et cela réveille une sourde colère en moi.

J’ai été violée en janvier 1998, et pendant des années, je l’ai oublié. J’avais 19 ans et cela a été mon moyen de survie sur le moment : faire comme si rien ne s’était passé. Il m’aura fallu 22 ans et 3 mois pour comprendre que j’avais été violée. Et surtout, que je n’étais pas responsable.

22 ans et 3 mois pour remettre en ordre la narration de cette nuit dont les bouts ne faisaient pas sens et me revenaient régulièrement en mémoire avec une sensation gluante dont je n’identifiais pas l’origine. 22 ans et 3 mois à garder des parties de moi dans le noir, de peur de ne pas parvenir à vivre avec si elles se rapprochaient trop de la surface.

Si j’ai fini par reconstituer ce qu’il s’est passé, c’est grâce à plusieurs éléments qui sont intervenus en quelques mois. Il y eu dans le désordre : les publications de NousToutes avec un questionnaire auquel j’ai répondu, sidérée de mes propres réponses ; la lettre retrouvée d’une amie qui me disait quelques mois après le viol que j’avais changé, que j’avais perdu ma joie de vivre et qu’elle ne me reconnaissait plus ; et puis, une évidence qui a émergé après les 40 premiers jours de pratique durant ma formation de yoga : cette nuit-là, j’ai été piégée, j’ai été violée.

J’en ai parlé tout de suite à plusieurs proches, hommes et femmes et notamment aux personnes avec qui j’étais, ce jour-là. Personne n’a remis ma parole en doute, personne n’a essayé de minimiser. Personne n’a dit : « ça fait presque 20 ans, hein, excuse-moi, hein », telle une Élisabeth Badinter pleine de reproches. J’ai immédiatement été entendue et reconnue comme victime et ça a été un premier pansement, sûrement le plus important. Avant d’entamer un chemin pour rallumer toutes les lumières que j’avais éteintes au moment de l’agression et pour continuer ma vie, avec cette information – et d’autres bien plus anciennes découvertes sur la route -, sans la laisser me définir.

Je n’ai pas porté plainte, parce que cela s’est passé dans un autre pays, parce que ce viol est prescrit depuis longtemps et que je suis en paix avec tout cela désormais – je parviens d’ailleurs à poser ces mots sans fondre en larmes. Je n’ai pas porté plainte pour me protéger, moi, de la violence qui peut en découler, sûrement pas pour protéger mon agresseur. Mais j’en parle ici et maintenant parce que je n’ai pas honte et que personne ne devrait avoir à poser un jugement péremptoire sur le temps qu’il faut pour parler d’une agression sexuelle et pour demander justice. La justice est ce qu’elle est pour le moment, mais en aucun cas, on ne peut accepter que les violences se prolongent dans l’espace public en montrant du doigt les femmes qui, même tardivement, dénoncent leur agresseur.

EDIT : Je sais à quel point cela a été coûteux pour moi de cacher les choses une fois que j’ai compris ce qui s’était déroulé et à quel point la parole a pu me libérer et m’alléger. Cependant, j’ai oublié de dire à quel point je soutiens les femmes (et plus largement toutes les victimes de violences sexuelles) dans leur décision, qu’elles choisissent de parler, de porter plainte ou de ne rien dire. Chacune fait selon ses possibilités.

J’ai conscience que ce texte peut paraître incongru sur le blog, pourtant, je le trouve absolument parfaitement à sa place car cet espace, c’est le mien et il est fait de ce que je suis et de ce qui m’habite au quotidien. J’ai été violée par un homme il y a presque 25 ans, cela fait partie de mon histoire, mais cela ne me définit pas. Cependant, quand j’entends quelqu’un minimiser, railler ou juger le parcours d’une autre femme victime, cela ravive une ancienne douleur qui ne cicatrisera jamais complètement.

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79 commentaires

  1. Répondre Béatrice 7 octobre 2022 à 11:52

    Merci
    Et bisous <3

  2. Répondre Bergeou 7 octobre 2022 à 12:01

    ❤️

    • Répondre Mathilde O 7 octobre 2022 à 14:17

      Merci beaucoup pour ton précieux témoignage!
      Je suis sûre qu’il aidera les personnes victimes mais qu’il peut aussi contribuer à faire évoluer les mentalités afin que la société dans son ensemble accompagne au mieux les victimes de violences sexuelles.

  3. Répondre Coralie 7 octobre 2022 à 12:07

    Bonjour Marjolaine. Je trouve votre poste extrêmement touchant et hautement courageux. Quant à cette chère Madame Badinter, je pense qu’elle n’a pas saisi qu’il y a quelques années encore, beaucoup de victimes avaient honte de parler, alors qu’aujourd’hui la honte a enfin changé de camps !

    • Répondre Marjolaine 7 octobre 2022 à 12:54

      Oui et c’est une méconnaissance totale des phénomènes de dissociations qui peuvent arriver pendant un tel événement. Son ignorance rajoute une couche de violence.

      • Répondre Maman 3.0 7 octobre 2022 à 13:33

        ❤️

  4. Répondre sophie 7 octobre 2022 à 12:13

    ❤️

  5. Répondre Sophie 7 octobre 2022 à 12:46

    ❤️❤️❤️

  6. Répondre Wafa 7 octobre 2022 à 13:00

    Ton témoignage est important et fort. Tu as raison ça t’est arrivé mais cela ne te défini pas. Les femmes qui ne soutiennent pas les femmes ont une place spéciale en enfer paraît-il. Elles ne comprennent même pas qu’on se sert d’elles pour continuer à nous écraser. Peu importe les années pourvu que l’on réussisse à se libérer. Je t’envoie toutes mes pensées ♥️

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:07

      On m’a répété plusieurs fois cette phrase ces derniers jours et finalement, j’ai envie de les aimer, ces femmes qui ne soutiennent pas les femmes, parce que ça doit vouloir dire qu’elles n’ont pas beaucoup de considération pour elles-mêmes. Merci à toi.

  7. Répondre Faure 7 octobre 2022 à 13:05

    Merci de continuer à libérer la parole des femmes. C est en témoignant, en parlant, en se soutenant que la honte change de camp.

    • Répondre MC 8 octobre 2022 à 06:29

      Il faut effectivement que la honte change de camp pour tous ces hommes, ces femmes et ces enfants violés, maltraités. Et que la justice soit enfin une vraie justice qui punit sévèrement ces prédateurs qu’il soit père, mère, frère ou un inconnu. Et que ce doit EUX qui doivent jugés et pas leur victime.

  8. Répondre Béné 7 octobre 2022 à 13:05

    Je suis très touchée par ton témoignage. Merci de partager cela ici❤❤

  9. Répondre Mag 7 octobre 2022 à 13:17

    Merci

  10. Répondre Audrey 7 octobre 2022 à 13:18

    ❤ les mots de cet article sont tellement justes ❤

  11. Répondre Cécilia 7 octobre 2022 à 13:25

    Je t’embrasse Marjo.

  12. Répondre Chantal 7 octobre 2022 à 13:42

    ❤️

  13. Répondre Laurence 7 octobre 2022 à 13:46

    Bonjour
    Votre article est essentiel, je mesure la chance de ne pas avoir subi de violence sexuelle et je me sens soeur avec les femmes victimes et je n entends pas que l on puisse mettre en doute leurs paroles courageuses et douloureuses. Alors je me permets de vous embrasser petite sœur

  14. Répondre Marie 7 octobre 2022 à 13:48

  15. Répondre Marjolaine Mamour 7 octobre 2022 à 14:04

    Je t’embrasse très fort ❤️

  16. Répondre Mademoiselle Farfalle 7 octobre 2022 à 14:06

    ❤️

  17. Répondre aube2411 7 octobre 2022 à 15:13

    Merci, merci pour tes mots sincères qui n’ont pas dû être simples à partager quand ça relève de quelque chose d’aussi intime…
    Je culpabilise depuis plus d’un an suite aux révélations faites par ma cousine. Elle a été violée pendant des années par mon petit frère. Elle me l’a avoué des années après en me rappelant un jour où je lui avais posé la question « est-ce que quelqu’un te fait du mal ? Est-ce que quelqu’un a déjà abusé de toi d’une façon ou d’une autre ? », j’avais souvent trouvé sa relation avec mon frère « bizarre ». Mais, comme à cette époque elle m’a répondu que « non, tout allait bien » je n’ai pas creusé plus loin…
    Je respecte son choix qui est, pour le moment, de n’en parler à personne d’autre pour ne pas faire voler en éclat la famille, mais je me pose des centaines de questions : pourquoi je n’ai pas insisté plus si je pressentais quelque chose ? Pourquoi je n’ai pas pu la défendre, elle qui était si petite quand ça a débuté ? Pourquoi personne d’autre dans la famille n’a, à priori, rien vu ??? Alors que tout le monde s’accordait à dire que « cette gosse est vraiment particulière » ???
    J’espère qu’aujourd’hui, les choses ne se passeraient pas ainsi avec la parole qui est plus libérée et les enfants plus écoutés (j’ai envie d’y croire de tout mon cœur), mais je sais que ça reste extrêmement difficile pour la victime d’oser parler, de même comprendre de quoi elle est victime, puisque les agresseurs savent si bien les manipuler, que l’esprit arrive parfois à faire des dissociations corps/esprit pour s’auto-protéger et que parfois, en effet, tout rejaillit bien des années plus tard. Ce qui ne rend pas tout ceci moins difficile, ou à négliger du point de vue de la justice !
    L’inquiétude qui me reste également, c’est que mon frère, qui était très jeune lui aussi à l’époque des faits, a certainement commis ces actes car il en a probablement été victime lui aussi. Je ne veux en aucun cas l’excuser, mais étant réellement jeune dans les premiers souvenirs de ma cousine, je me dis qu’il faut probablement avoir été abusé pour faire vivre ça ensuite à une gamine, qu’il disait adorer par ailleurs . Mais, par respect pour le choix de ma cousine, mes questions restent, pour l’heure, sans réponse…

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:12

      Cela doit être infiniment difficile pour toi de ne pas pouvoir en parler par respect pour sa demande. Merci pour ce partage, il éclairera peut-être le parcours de certains. Je t’embrasse bien fort.

  18. Répondre Nelly 7 octobre 2022 à 16:17

    ♥️♥️♥️

  19. Répondre Delphine 7 octobre 2022 à 16:46

    Merci…

  20. Répondre Sonia 7 octobre 2022 à 17:01

    Merci pour ce témoignage nécessaire ❤️

  21. Répondre Nadia 7 octobre 2022 à 17:05

    Merci pour votre témoignage ❤️

  22. Répondre Claire 7 octobre 2022 à 19:34

    Merci infiniment pour ces mots. Je pense qu’on est tellement nombreuses à ne pas remettre toutes les pièces de ces puzzles sordides rapidement.

  23. Répondre Milistoukette 7 octobre 2022 à 19:55

    Je suis lectrice de votre blog depuis 9 ans, vous avez été ma bouée dans ces nuits tortueuses de jeune maman. Votre témoignage me touche tellement, vois étiez ma bouée et jamais je n’aurais pu percevoir que vous aviez cette souffrance en vous. J’espère que de l’écrire aujourd’hui est un chemin de guérison, si guérison il peut y avoir. Et je vous remercie pour ce partage. Vous avez tellement de ressource, bravo.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:15

      Il y a un chemin qui permet de vivre avec et d’avancer en intégrant ce qu’il s’est passé. Je ne crois pas à la guérison, à la cicatrisation complète sans trace, mais en tout cas, j’ai l’impression que l’on peut se réapproprier ce qui nous a été enlevé. Merci.

  24. Répondre Céline / Shalima 7 octobre 2022 à 19:58

    Tout cela, Badinter, la honte sur les victimes, les violences, tout cela me met tellement en colère. Tes mots sont justes et puissants, merci de les partager avec nous, je suis très émue et drôlement fière de toi. Et bordel, soutien à vous / à nous toutes !!

  25. Répondre Caro 7 octobre 2022 à 20:26

    ♥️

  26. Répondre Sabine 7 octobre 2022 à 20:58

    ❤️❤️❤️

  27. Répondre Agathe L. 7 octobre 2022 à 22:42

    Pour nos filles, il est important de ne plus se taire.
    Bravo pour votre courage. Je vous envoie plein de douceur ❤️

  28. Répondre __ Céline __ @unliencache 7 octobre 2022 à 22:57

    Merci pour tes mots ❤
    Je suis ton blog depuis… 10 ou 11 ans et je voulais encore une fois te remercier pour ton aide! Je ne sais pas si tu te rends compte combien tes mots ont pu aider et peuvent encore aider… ❤❤❤

  29. Répondre Bibichounette 7 octobre 2022 à 23:11

    Suite à nos échanges sur insta, je remets ici mon témoignage (et à la lueur de ce qui suit, c’est un grand grand pas en avant pour moi !)

    Texte magnifiquement écrit et très juste. Le questionnaire rempli sur noustoutes en story, les flashs, cela résonne en moi et sûrement en beaucoup d’autres femmes malheureusement. Les mots de Badinter sont terribles

    Step by step, les initiatives de parler, comme la tienne, donnent sûrement le déclic à beaucoup d’autres.
    A titre personnel, la honte m’en empêche toujours, mais à force de lire , par ci par là, des textes comme le tien, cette honte s’efface petit à petit. Et c’est déjà une petite victoire.
    Mais aussi, ton texte pousse à dénoncer, sans avoir peur des retours des autres, c’est top
    Avec « mes circonstances » – trop d’alcool, black out, 16 ans, pays étranger – j’ai encore du mal à me débarrasser de cette honte, de ne pas me sentir responsable (quelle horreur d’écrire ça!), Foutue education aussi (ma mère a fait de son mieux mais elle était d’une autre époque elle aussi, tout comme Badinter!)
    Ça viendra, je sais qu’un jour, j’y arriverai.
    ❤️❤️

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:18

      Merci du fond du coeur d’être venue déposer ton message ici aussi.
      Et bravo d’avoir fait ce pas supplémentaire. Tu n’es pas coupable.

  30. Répondre Princessepunk 8 octobre 2022 à 00:21

    Merci infiniment pour ces mots. J’ai eu exactement la même réaction en écoutant Badinter. Moi, j’ai pris dans la tronche, 15 ans plus tard les relents (je ne peux pas appeler ça des souvenirs car c’est beau les souvenirs) de ce j’ai vécu à 25 ans. Ce n’était pas un viol, mais des violences conjugales, ou plutôt des passages à tabac. J’allais ajouter, c’est quand même « moins pire » qu’un viol, mais j’ai appris à ne plus minimiser ce que j’ai subi. Moi aussi j’ai répondu au questionnaire Noustoutes et comme toi j’ai été effarée de mes réponses.
    Comme toi aussi, je suis, enfin j’essaie d’être en paix avec ça. Et je suis heureuse je crois (sauf en plein SPM ). Bref, merci ! ♥️

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:23

      Tu as cent fois raison, ne surtout pas minimiser. Merci pour ton partage. Je t’embrasse.

  31. Répondre Julie 8 octobre 2022 à 00:30

    ❤️‍
    Vivement que le nouveau monde immerge

  32. Répondre Mad 8 octobre 2022 à 03:46

    Comment en 2022, une femme peut elle avoir ce genre de discours. Je suis effarée. Merci pour tes mots ❤️

  33. Répondre Djahann 8 octobre 2022 à 06:09

    Cette dame a tenu des propos que je qualifierais d’ignobles. Plus personne (du moins quand on a sa stature) ne peut ignorer les mécanismes qui se mettent en place face à un tel traumatisme. Son jugement est dégueulasse.
    Merci pour ton témoignage, je suis certaine que ça aidera des personnes qui ont connu cela ou leur proches.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:32

      Je n’arrive pas à comprendre comment elle balance ce genre de phrases, comme si elle ignorait tout des mécanismes qui peuvent se mettre en route après une agression…

  34. Répondre Lumi 8 octobre 2022 à 07:09

    Merci pour ces mots, et plein de soutien à toi… 1

  35. Répondre Sandra 8 octobre 2022 à 07:19
  36. Répondre Maud 8 octobre 2022 à 07:19

    Toute ma tendresse Marjo ❤️
    Il a fallu 40 ans à ma mère pour oser parler de l’inceste qu’elle a subi. Trouver le courage ou sortir des black-out, ça peut prendre tellement d’années.
    Et ce qu’elle oublie aussi cette personne (entre nous, a-t-elle seulement eu un jour une déclaration positive ?), c’est tous les mécanismes mis en place pour boucler la bouche des femmes. C’est pas juste qu’on ne parle pas, c’est qu’en face, il y a le culte de la femme honteuse et pécheresse, le barrage masculin et éducationnel qui minimise les actes, l’incapacité totale d’entendre, la peur qu’on entretient encore beaucoup, la violence au moindre signe qu’on va parler…
    Si l’espace de parole était à la base sain et respectueux, les femmes parleraient depuis longtemps.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:33

      C’est exactement cela, et c’est ce que l’on entend encore ces derniers jours… Bravo à ta maman, plus le temps est long, plus cela doit être difficile de sortir du silence.

  37. Répondre Bajard 8 octobre 2022 à 07:26

    Énorme soutien à vous et à toutes celles qui ont vécu cela.
    Je vous embrasse

  38. Répondre La fille de l'encre 8 octobre 2022 à 07:28

    Ton témoignage est essentiel pour toutes les femmes

  39. Répondre petitsruisseauxgrandesrivieres 8 octobre 2022 à 08:20

    je t’ai lue Marjolaine. Merci de ton témoignage <3

  40. Répondre MarieP 8 octobre 2022 à 08:23

    Bonjour Marjoliane, le pire dans le viol, cedt que les femmes ont honte et l’impression QU’ELLES sont les coupables, les responsables.
    Mes 2 filles ont été violées durant 5 ans par mon ex mari (qu’était leur beau père, mon 2nd mari) de leurs 11/16 ans et 12/17 ans. Il leur a fallu 5 ans pour arriver à tout me révéler. Après qq secondes de flottement, je les ai crues ( et le déclic et j’ai instantanément compris le pourquoi des 5 années de tension crescendo que je venaient de vivre avec lui ). Je l’ai dénoncé à 8h d’un matin le lendemain à la gendarmerie. Il a été arrêté le soir même après qu’il ait fallu une journée pour que je martele devant ma déposition que  » non,je ne savais pas depuis 5 ans, non je n’ai pas des remords tout d’un coup pour vouloir le dénoncer  » il y a eu un procès d assises, il a été condamnés à 16 ans de prison . Ce fut salvateur pour mes filles , que je les crois, qu’il soit lourdement condamné. Mes filles ont pu continuer leurs études, passer leur bac , faire un bac +3, tout ça avec mon amour de maman, le soutien de toute ma famille. Car il.ne faut pas cacher, il faut le dire, ne pas avoir honte, ettr fière d’avoir su résister et ne pas sombrer . Elles ont fiât leur vie de couplé, avec des garçons tels gentils et la plus belle chose qui soit, 10 ans après la révélation de ces faits, ma fille cadette m’a annoncé le week-end dernier que j’allais être mamie. L’an prochain à 26 ans, elle sera maman. Quelle belle victoire sur la vie. Bon cheminement à vous pour continuer à vous relever de cette épreuve.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:43

      Quelle force il t’a fallu pour affronter tout cela, merci de témoigner ici, d’ouvrir les portes, pour que la honte change de camp. Et merci de partager le joli qui s’ensuit, avec cette arrivée prochaine dans ta famille.

  41. Répondre Caro Sweet Smala 8 octobre 2022 à 08:31

    Merci pour ces mots et gros hugs à toi !
    On l’aura un jour ce patriarcat de merde qui fait mal aux femmes et aux hommes, à toute l’humanité en somme

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:55

      C’est ça, les femmes et les hommes en souffrent. Bises Caro.

  42. Répondre Fab 8 octobre 2022 à 08:58

    Bonjour Marjolaine
    Vos mots sont ceux que j aurais pu écrire il y a quelques années. Que je n ai pas écrit mais j ai tourné la page avec de l aide.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:56

      Le principal est de trouver les ressources pour « faire avec » et continuer.

  43. Répondre Melanie 8 octobre 2022 à 10:08

    Bravo !
    Bravo pour oser parler !
    Bravo pour oser confronter votre histoire au monde!
    Bravo pour votre courage et résilience !
    Les femmes qui parlent comme l’a fait E. Badinter devraient avoir honte !

  44. Répondre Spipile 8 octobre 2022 à 11:21

    Je t’embrasse. Merci de mettre des mots, moi quand j’y suis arrivée juste après une agression sexuelle à 13 ans on m’a dit de me taire. Et la douleur prend encore bien trop de place, je m’en suis rendue compte récemment. Parler, être entendue, c’est primordial.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:58

      « On » peut faire souffrir autant que l’agression en elle-même. Je te lis et je te crois.

  45. Répondre GBF 8 octobre 2022 à 14:43

    Je te tire mon chapeau pour avoir réussi à en parler, et en parler publiquement qui plus est.

    Je pense que je n’aurais jamais pu imaginer que quelque chose d’aussi horrible te soit arrivée..

    Force à toi, courage et gros bisous !!!

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:58

      Merci d’être le premier homme à venir commenter. Je t’embrasse.

  46. Répondre Chloé 8 octobre 2022 à 16:37

    Marjo chérie, qu’il est difficile et beau de lire ce texte. Tu as toute mon admiration, et tout mon amour, depuis toujours ❤️

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 10:59

      Et merci à toi d’avoir été une oreille attentive quand j’en ai eu le plus besoin. Je t’aime.

  47. Répondre Marion 8 octobre 2022 à 18:51

    merci pour tes mots sur ses maux

  48. Répondre Nadja 8 octobre 2022 à 20:24

    Merci

  49. Répondre Laurence 8 octobre 2022 à 20:51

    Plus de 14 ans que je te lis … et ce témoignage me prend par surprise. Quelle simplicité dans tes mots pour ce sujet pourtant si lourd. Merci pour mettre ceci en mots et libérer du jugement qui pèse trop.

  50. Répondre Anne-Laure 9 octobre 2022 à 05:28

    Je pleure rarement en lisant un article d’un blog. Mais là…. quelle justesse. Quelle puissance.
    Je n’ai jamais été violée. Mais victime de violences conjugales. Et j’en parle. Maintenant. Même si autour de moi beaucoup me disent « à quoi bon » ou « c’est ta parole contre la sienne » ou le pire « mais pourquoi tu n’es pas partie? »
    Alors merci pour cet article très juste qui m’a touchée au plus profond de moi.

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 11:01

      Cette deuxième salve de violence, elle est souvent due à l’ignorance et au jugement. Continuons à parler, autant que l’on peut. Tout mon soutien.

  51. Répondre Aurélie 9 octobre 2022 à 15:15

    Qu’est ce que j’en ai marre qu’on n’arrive pas à être toutes ensemble pour faire face! Putain, qu’est ce qu’on serait fortes ! Merci Marjo pour nous toutes <3 <3 <3

    • Répondre Marjolaine 10 octobre 2022 à 11:02

      Mais oui, le soutien, c’est ce qui nous sauvera.

  52. Répondre Odile 10 octobre 2022 à 07:32

    Très dur de parler quand ça nous arrive, pour ma part il m’a fallu des années.
    Merci pour votre courage.

  53. Répondre BERTHOU 10 octobre 2022 à 10:55

    Bravo, ma fille de coeur … je n’ai pas plus de mots pour te dire mon admiration .

  54. Répondre PIERRON DELPHINE 10 octobre 2022 à 11:07

    Merci d’avoir partagé cela

  55. Répondre Alicia 10 octobre 2022 à 11:43

    Je t’embrasse Marjo. Et bravo pour cet article.
    ❤️

  56. Répondre Robert 12 mars 2023 à 02:33

    bonjour Marjolaine je vien tout juste de voir ce blog , et pour un homme qui deteste toute forme de violence je que je vien de lire est deplorable moi je suis pour l.egaliter des sexe dans tout les domaine . je ne suis pas jeune jeune et tout le long de ma vie jai entendue toute sorte d,histoire , meme auj ja encore du mal a voir ce qui est fait au femmes toute violence aux enfents ses defence au femme qui non pas la force necesaire pour de defendre , il est tres difficil pour une femme violer dafronter la vie sans avoir du suport pour toutes ses femmes qui on subi des raport non desirer au non des hommes respectueux des femmes vous avez toute mon support .Si je peut me permetre un souhait c,est que un jour il ny est plus de violence fait au femmes et enfants sur c,est terre . excuser moi pur les fautes je ne suis pas tres douer en ecriture en terminat bon courage toutes mes dames Robert qui adrmire votre resilience que l,avenir vous apartienne

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