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Lecture wbzh : Les Lavandières de Brocéliande – avis

Les Lavandières de Brocéliande

Comme promis – mais avec un peu de retard – me voilà de retour pour discuter de notre dernière lecture : Les Lavandières de Brocéliande d’Edouard Brasey.

Voilà le résumé de l’intrigue que j’avais partagé avec vous lors du premier billet  :  » En ce matin de la Toussaint 1943, la communauté des lavandières de Concoret, petit village en lisière de la forêt de Brocéliande, est saisie d’effroi quand Gwenn, une jeune orpheline, découvre l’une de ses consoeurs noyée dans le lavoir. Dahud, la doyenne et mère de la victime, incrimine les lavandières de la nuit, ces créatures surnaturelles qui, dans les légendes bretonnes, lavent les linges ensanglantés de leurs enfants mort-nés. Mais les soupçons se portent sur deux suspects bien réels : Philippe de Montfort, jeune noble à qui l’on prête une liaison avec la défunte, et Loïc, un pauvre charbonnier bossu méprisé de tous. Les deux hommes inspirent à Gwenn, élevée par Yann, un vieux sage vivant dans les bois, des sentiments contradictoires : amitié, admiration, pitié ou amour ? ».

Premier point : ce que nous raconte ce résumé mais également la quatrième de couv’ de mon édition Le Livre de Poche n’arrive en fait qu’à la moitié du livre et personnellement, j’ai attendu dès le début que le meurtre ait lieu. Pire, certaines choses dévoilées dans la quatrième de couv’ n’arrivent que vers la page 400. Alors là, je trouve ça quand même carrément mauvais de la part de l’éditeur. Dommage.

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En tout cas, j’ai été tout de suite prise par la lecture. Le style d’Edouard Brasey dont je n’avais encore rien lu m’a beaucoup plu. C’est fluide, c’est précis, ce n’est pas lourd même quand les descriptions sont un peu longues. On sent que l’auteur s’est extrêmement bien documenté pour raconter avec précision son histoire en détaillant les us et coutumes de la Bretagne durant les deux Guerres Mondiales.

J’ai été aspirée par le début du récit dont l’action se situe juste avant la Première Guerre. Les cinq jeunes gens présentés qui se rendent à Barenton accompagnent par leur présence ou leur absence le récit de bout en bout. Ils sont venus confier l’amour de deux d’entre eux à Merlin et à Brocéliande mais tout se passe mal.

Presque 30 ans plus tard, on retrouve le même village sans trop savoir ce que sont devenus les jeunes gens du début. On suit les lavandières dans leur tache quotidienne, on découvre les coutumes de l’époque et on lit une à une les destinés des cinq personnages du début. C’est presque impossible de faire un résumé de l’histoire tant elle est riche et tant elle contient de ramifications.

L’histoire est d’ailleurs bien ficelée, crédible et prenante. ça fonctionne comme on dit. Les personnages sont particulièrement bien construits, on sent qu’ils ont une épaisseur. Le personnage principal, la lavandière Gwenn, me plaît vraiment. J’ai souvent envie de secouer le héroïnes de roman qui sont trop mièvres ou trop hésitantes alors j’ai apprécié le caractère solide et franc de Gwenn.

Ce qui m’épate vraiment, c’est le talent de l’auteur qui arrive à faire cohabiter dans le même livre la guerre, la collaboration, la résistance, les légendes de Brocéliande, les coutumes bretonnes, la noblesse en déclin, l’Ankou, une intrigue criminelle, des histoires d’amour et bien d’autres choses.

Je suis sortie enrichie de cette lecture grâce à sa densité à tous les niveaux. Je suis assez admirative du travail effectué par Edouard Brasey, d’autant plus qu’il ne se sent pas à la lecture, c’est plutôt en analysant que j’ai réalisé que c’était un livre qui mélangeait un talent sûr et beaucoup de travail.

Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Et si vous ne l’avez pas encore lu, pour votre prochaine lecture, n’hésitez pas à ouvrir Les Lavandières de Brocéliande !

 

Vous pouvez acheter Les Lavandières de Brocéliande chez votre libraire ou ICI.

 

 

 

Alors, alors, j’en ai pensé quoi ? J’ai plutôt aimé même si je ne serai pas dithyrambique.

 

 

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10 commentaires

  1. Répondre McLovin 29 décembre 2016 à 14:41

    Merci beaucoup pour ce résumé, ça me donne terriblement envie d’ajouter ce livre à ma « to read list » 🙂 Je l’avais repéré mais j’avais peur qu’il soit un peu trop « roman de gare », me voilà rassurée ! Et tout à fait d’accord pour les 4èmes de couverture qui gâchent l’intrigue, ça m’arrive très/trop souvent, c’est fou !
    Sinon connaissez-vous le site http://www.leslibraires.fr ? Il permet d’acheter ses livres sans passer par les grandes plateformes. Comme ça on a un beau livre qui encourage les librairies indépendantes ! Ma préférée c’est la librairie Gwalarn à Lannion, et vous ?

  2. Répondre Sandrine 30 décembre 2016 à 13:02

    Ah pour la première fois je me suis lancée dans la lecture d’un livre suite à ton article et j’ai pris la version broche pour les yeux…
    Je dois dire qu’au début j ai eu un peu de mal avec les descriptions mais je suis vite entrée dedans ce que j’ai particulièrement aimé c’est plonger dans l’histoire de mes grands parents et arrière grand mère qui a vécu dans une forêt bretonne un vrai plaisir après j’ai été un peu écoeurée par le meutre… merci beaucoup à toi pour cette découverte qui m’a fait sortir de ma zone de confort avec plaisir et c’est vrai qu’il faut souligner le travail de recherche top…

    • Répondre Marjolaine 30 décembre 2016 à 22:26

      C’est vrai que le récit du meurtre est assez violent mais ça ne m’a pas traumatisée. Merci de me faire confiance en tout cas et rendez-vous au prochain livre !

  3. Répondre Chacal des Bois 30 décembre 2016 à 13:45

    Je trouves que rien que le titre du livre est déjà magnifique 😉

    • Répondre Marjolaine 30 décembre 2016 à 22:25

      C’est ce qui m’a poussée à le lire !

  4. Répondre Chinouk rêveuse 30 décembre 2016 à 16:32

    je vais le lire prochainement car je viens de dévorer un autre livre de l’auteur : la sirène de Ouessant ! Comme je vie en Broceliande il me faut absolument celui la !

    • Répondre Marjolaine 30 décembre 2016 à 22:24

      La sirène de Ouessant me fait de l’oeil aussi !

  5. Répondre charlotte 31 décembre 2016 à 13:43

    La classe d’avoir un vernis lavande quand on lit un livre sur des lavandières 🙂

  6. Répondre Fanchette 2 janvier 2017 à 14:58

    Ton résumé donne plus envie que la 4e de couv.

    Personnellement j’ai toujours des doutes quand les héros d’un roman breton s’appellent Gwenn et Yann (mes grand parents à moi s’appelaient Jeanne, Louis, Marguerite et Théodore… Et pourtant ils sont 100 % beurre salés ! nés entre 1890 et 1910) encore plus Dahu : c’est trop cliché. Mais tu le vends bien… je vais sans ouate me laisser tenter…
    Merci pour la revue de lecture.
    Et bonne année.

  7. Répondre Persée 27 février 2017 à 22:31

    Bonjour marjolaine.
    J’ai eu envie de lire le livre suite a ton article. C’est une lecture où j’ai du me concentrer sur les mots au début puis j’ai acquis le style de l auteur et je me suis laissé envahir par cette atmosphère particulière. J’ai beaucoup apprécié (un peu moins l épilogue je l avoue).merci de cette invitation à la lecture.

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