Lis ma vie

« Dis maman, tu te souviens ? »

 

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– Dis maman, tu te souviens quand on avait fait la promenade, il y avait des oiseaux en bande qui faisaient la course.

– Non, Kouign Amann, je ne me souviens pas…

– Mais, si tu sais, c’est le jour où on a fait la promenade très tôt et qu’il y avait la rue Froide. C’était trop bien il y avait des oiseaux qui faisaient la course..

– Ah oui, je me souviens.

C’est souvent que Kouign Amman me parle de moments de rien dont parfois je ne me souviens pas ou dont je me souviens autrement.

Ce matin-là, nous étions en vacances dans la famille de notre amie Ivo, en Ariège. Petite Gavotte avait pleuré plus d’une heure durant la nuit et était réveillée depuis 6h30. Kouign Amann est venu nous rejoindre dans le salon où la petite demoiselle mettait le boxon. Un peu avant 8 heures, alors qu’il faisait encore frais et que j’étais lessivée, j’ai décidé d’emmener mon aîné et ma benjamine en promenade dans le village pour ne pas réveiller toute la maisonnée.

J’ai attrapé ce qui traînait dans le salon pour ne pas remonter à l’étage : mon étole rose pour couvrir les cuisse de Petite Gavotte, un sweat de de MMM pour habiller Kouign Amann qui était en pyjama et mon appareil photo. Petite Gavotte dans sa poussette, Kouign Amann noyé dans le sweat rouge de son père (celui que je portais le jour de l’appendiciteoui oui, la suite arrive…) et moi sommes partis explorer le village et admirer la lumière du soleil qui venait réchauffer les façades au fil de notre parcours.

Kouign Amann ressemblait à un petit fantôme perdu dans son sweat et pendant une heure, nous n’avons pas croisé âme qui vive. Alors, juste tous les trois, nous nous sommes régalés de petits riens. Nous avons pris le temps de regarder autour de nous. Nous avons longuement contemplé la mosaïque de la fontaine et Kouign Amann a déchiffré « eau po-ta-bleu » en demandant ce que voulait dire « po-ta-bleu », nous avons ri devant le nom de la rue Froide et supposé qu’elle s’appelait ainsi parce qu’elle était à l’ombre, nous avons espionné les jardins endormis à travers les grilles, nous avons contemplé le jaune de la lumière, nous avons commenté la couleurs des fleurs. Nous avons poussé la grille d’une tout petit parc, j’ai essuyé le banc humide de rosé, j’ai installé mon étole comme une couverture, je me suis assise et Kouign Amann a posé sa petite tête sur mes jambes. Petite Gavotte a boulotté avec délice un petit boudoir que j’avais pris pour la route et Kouign Amann a finalement voulu boire le biberon au chocolat que j’avais pris au cas où.

Alors les oiseaux qui faisaient la course dans le ciel, je m’en souviens vaguement mon Kouign Amann. Mais la main sur le front de mon aîné, les yeux posés sur ma benjamine et le silence de cet instant au milieu de ce minuscule jaridn public, voilà ce dont je me souviens…

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