Une fois de plus, je ne respecte pas le programme (mais on s’en fout du programme, non ?) car bien plus que d’autre chose, aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de ma fille. Elle a déjà quatre mois et je me rends compte que je ne vous ai pas encore dit à quel point elle était merveilleuse…
C’est une jolie petite fille tout en longueur, toute mince. Comme dit la Belge, « elle va pas connaître Weight Watchers ». Même si elle n’avait pas été prématurée, je pense qu’elle aurait eu ce look d’asperge bien connu dans la famille. Elle est née avec une superbe chevelure brune, douce et fournie et maintenant qu’elle perd ses cheveux, elle a l’air d’un oisillon tombé du nid ou d’un petit singe hirsute. Mais joli le singe, attention ! Ses traits sont fins et délicats. Sa bouche est grande, couleur pétale de rose. Ses yeux hésitent encore : marron, miel, doré, vert ? L’avenir nous le dira mais ils sont déjà bordés de longs cils bruns. Pas de doute, Fleur de Sel est une fille.
J’aime à dire que c’est le bébé le plus cool du monde. La vie semble belle de son point de vue. Comment ce bébé qui a été enquiquiné et manipulé pendant de longues semaines peut rester aussi cool, c’est un mystère. En tout cas, elle dort beaucoup, se réveille en souriant, observe tout ce qu’il se passe autour d’elle. Elle aime discuter avec son mobile et râle quand il s’arrête pour mieux sourire quand il se remet à tourner. Ses sourires allument son visage en entier : sa bouche s’étire largement, ses yeux étincellent, son nez se fronce, c’est le plus charmant spectacle à regarder. Elle offre ses sourires à son papa dès qu’il apparaît dans son champ de vision et si c’est son frère, elle attend patiemment qu’il lui fasse « areuh » avant de lui répondre, admirative.
Pour elle, la tétée, c’est sacré ! Je n’ai jamais vu un bébé qui tète avec autant d’entrain. Elle y met toute son énergie, accroche ses toutes petites mains à mon sein et ne se laisse pas perturber. On sent qu’il ne s’agit pas seulement de manger, mais d’un besoin vital de recharger les batteries pour les combats à venir.
Elle est facile, je lis à travers elle comme dans un livre ouvert. Je la connais sur le bout des ongles même si elle a passé ses premières semaines loin de moi. Peut-être même grâce à ça.
Fleur de Sel est ma fille et j’ai encore du mal à croire que c’est moi qui ai fait cette merveille-là… Un tout petit bout de fille qui, en quatre mois, a déjà montré l’étendue de ses forces et de ses fragilités.
PS : j’ai souvent eu envie de dire « comme son frère » en écrivant ce texte parce que Kouign Amann et Fleur de Sel se ressemblent beaucoup mais je suis la petite soeur d’un grand frère et j’ai eu la chance de grandir sans être comparée comme le font souvent les parents. Alors, j’essaie de faire de même pour Kouign Amann et Fleur de Sel. Même si c’est vraiment très tentant !